Parmi les nombreux commentaires, propositions et revendications nourrissant la campagne médiatique qui va de pair avec la Journée mondiale sans Tabac 2014, surgit plus qu’à son tour la solution des « paquets génériques ». Lesquels sont présentés – avec leurs faces complètement occultées par des photos ou autres messages-choc, le tout orné d’une couleur hideuse – comme l’arme absolue pour dissuader les jeunes de tenter une expérience tabagique. Voire.
• On pourrait, au préalable, faire remarquer que les paquets de produits du tabac ont déjà commencé, depuis quelque temps, à devenir génériques. En France, actuellement, nous en sommes à 30% de la face avant (texte d’avertissement) et 40% de la face arrière (photo-choc). Et pour autant, aucune étude n’a révélé le moindre impact sur le tabagisme des jeunes. Alors que le sentiment de stigmatisation des fumeurs adultes et des buralistes a forcément été ressenti, lui. Mais c’est une autre histoire.
• Il est quand même singulier d’imaginer que ce soit en augmentant la taille de ces images et textes « choc » que l’on va donner plus de portée à cette mesure. Passer de 40 à 65% de la surface – comme le veut la nouvelle Directive européenne sur le tabac -paraît bien symbolique mais n’assure pas d’être plus efficace.
Surtout qu’une étude Eurobaromètre de mai 2012 – financée et mise en place par la Commission européenne, elle-même (ce qui est un comble) – montre bien que le paquet (son allure, ses couleurs, les messages qu’il porte) est désigné par seulement 3 % des fumeurs comme étant un facteur poussant à fumer (79% des fumeurs citant, avant tout, l’influence « d’amis fumeurs »).
• Reste qu’un pays a adopté les paquets génériques : l’Australie.
Que s’y passe-t-il ? Pour 2013 – première année pleine de mise en œuvre de la mesure – le marché officiel du tabac a augmenté de + 0,3% en volume, après cinq années de baisses significatives. Et le marché parallèle du tabac est passé, en un an, de 11,8% de la consommation à 13,3%.
Tout ça pour ça.