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28 Mai 2014 | Pression normative
 

JSMTParmi les nombreux commentaires, propositions et revendications nourrissant la campagne médiatique qui va de pair avec la Journée mondiale sans Tabac 2014, surgit plus qu’à son tour la solution des « paquets génériques ». Lesquels sont présentés – avec leurs faces complètement occultées par des photos ou autres messages-choc, le tout orné d’une couleur hideuse  – comme l’arme absolue pour dissuader les jeunes de tenter une expérience tabagique. Voire.

• On pourrait, au préalable, faire remarquer que les paquets de produits du tabac ont déjà commencé, depuis quelque temps, à devenir génériques. En France, actuellement, nous en sommes à 30% de la face avant (texte d’avertissement) et 40% de la face arrière (photo-choc). Et pour autant, aucune étude n’a révélé le moindre impact sur le tabagisme des jeunes. Alors que le sentiment de stigmatisation des fumeurs adultes et des buralistes a forcément été ressenti, lui. Mais c’est une autre histoire.

• Il est quand même singulier d’imaginer que ce soit en augmentant la taille de ces images et textes « choc » que l’on va donner plus de portée à cette mesure. Passer de 40 à 65% de la surface – comme le veut la nouvelle Directive européenne sur le tabac -paraît bien symbolique mais n’assure pas d’être plus efficace.
Surtout qu’une étude Eurobaromètre de mai 2012 – financée et mise en place par la Commission européenne, elle-même (ce qui est un comble) –  montre bien que le paquet (son allure, ses couleurs, les messages qu’il porte) est désigné par seulement 3 % des fumeurs comme étant un facteur poussant à fumer (79% des fumeurs citant, avant tout, l’influence « d’amis fumeurs »).

paquets australiens• Reste qu’un pays a adopté les paquets génériques : l’Australie.
Que s’y passe-t-il ? Pour 2013 – première année pleine de mise en œuvre de la mesure – le marché officiel du tabac a augmenté de + 0,3% en volume, après cinq années de baisses significatives. Et le marché parallèle du tabac est passé, en un an, de 11,8% de la consommation à 13,3%.
Tout ça pour ça.