Une petite campagne médiatique pointant du doigt les buralistes, à Paris, « comme premiers fournisseurs des mineurs de moins de dix-huit ans » aura occupé l’actualité de ce début de week-end du 8 mai. Avec la reprise, sans nuances ni mise en contexte, de chiffres parmi les plus spectaculaires (voir Lmdt du 7 mai 1 et 2).
Comme sur RTL, encore, ce samedi matin 9 mai. La journaliste (présentée comme la « responsable des addictions » de la rédaction) introduit le sujet par « un taux qui frôle les 100 % chez les 16-17 ans ! », avant de passer la parole à Bertrand Dautzenberg – président de l’association « Paris sans tabac », elle-même réalisatrice de l’étude – qui surenchérit : « sur Paris, cela fait quand même 12 000 clients de moins de 18 ans par semaine. Qu’il y ait une ou deux erreurs sur l’âge, ça va, mais quand il y a 12 000 erreurs, chaque semaine, ce n’est pas raisonnable pour vendre un produit qui tue ».
Réplique de Pascal Montredon insistant sur l’absence de crédibilité de l’étude : « les gamins, c’est plus facile pour eux de dire j’achète des cigarettes chez le buraliste , plutôt que de dire je l’achète sur Internet ou à la sauvette … On déporte la responsabilité, non plus sur le jeune qui sait qu’il n’a pas le droit, mais sur le buraliste ».
À noter que déjà, la veille, la « mayonnaise de la polémique » ne prenait pas partout … Ainsi, des commentaires des invités de l’émission « On refait le monde », animée par Marc-Olivier Fogiel sur RTL . Philippe Bailly, conseiller en communication : « la solution n’est pas de transformer les buralistes en « contrôleurs de pièces d’identité », car, de toute manière, les adolescents trouveront toujours un moyen de récupérer du tabac s’ils le veulent. Il faut axer les efforts sur la sensibilisation des fumeurs ». Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro : « c’est aux parents de mettre en garde leurs enfants quant aux risques qu’ils courent en fumant ».