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28 Fév 2022 | Profession
 

À partir de cet été, les usagers pourront régler toutes leurs factures du quotidien dans les bars-tabac partenaires. Réservé jusqu’ici aux amendes, impôts et factures de services publics locaux des buralistes / Points Paiement de Proximité (voir 23, 24 et 27 janvier), le dispositif comptabilise déjà 2 millions de transactions.

C’est ce qu’annonce Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce 27 février dans un article, signé Aurélie Lebelle que nous reproduisons.

•• Le bar-tabac ne désemplit pas.

Chaque jour, les habitués viennent prendre des nouvelles du bourg, autour d’un demi ou d’un café. Ils observent les clients qui grattent des jeux au bout du comptoir, ceux qui viennent en coup de vent acheter des cigarettes et des tic-tac. Et puis ces nouveaux visages qui, après un bonjour au patron, filent vers le terminal installé au fond de l’établissement pour scanner leurs factures et les payer sur place.

Depuis juillet 2020, de nombreux Français se rendent chez un buraliste pour régler leurs factures de la crèche ou de la cantine, leurs amendes ou même leurs impôts. 12 400 terminaux ont en effet été installés chez des buralistes agréés, dans 6 500 communes. Ces terminaux de la Française des jeux (FDJ) ont déjà permis de régler 2 millions de transactions depuis le lancement.

•• Et face au succès de cette opération, le dispositif va être élargi dès cet été à toutes les factures du quotidien : gaz, électricité, eau, téléphonie, bailleurs, autoroute … « Aujourd’hui, 20 % des Français, soit 6 millions de foyers, ne sont pas prélevés pour leurs factures du quotidien », explique-t-on à Bercy, où l’on a chapeauté l’élargissement du système.

« Ce sont souvent des personnes âgées ou dans une situation sociale compliquée, qui peuvent être éloignées d’Internet ou sans ordinateur. Quel que soit leur profil, ces personnes envoient bien souvent leur chèque par la Poste ou se rendent directement au guichet pour payer leur facture, moyennant des frais de carburants importants. Quand on sait qu’une famille a environ cinq à six factures à payer tous les mois, ça n’est pas rien. »

Tant pis pour l’ère du tout numérique où l’intégralité des dépenses peut désormais être payée à distance. « Il est important de ne pas favoriser l’exclusion de ces personnes », insiste-t-on au ministère de l’Économie. « Et de simplifier la vie des gens pour éviter la paperasse administrative. »

•• D’ici fin 2022, 5 000 bars-tabac et buralistes sur les 23 500 devraient donc proposer ce nouveau service. Ils devraient être 15 000 d’ici deux ans

100 % gratuit pour les usagers (les opérateurs versent une commission au buraliste et à la FDJ à chaque transaction), ils n’auront qu’à régler au centime près le montant de leur facture auprès du buraliste, en espèces ou en carte bancaire. Pour cela, ils devront scanner un QR code disponible directement sur la facture via le terminal spécifique installé par la FDJ.

« Nous avons mis en place un plafond mensuel de 1 200 euros, toutes factures confondues » ajoute-t-on à Bercy, « pour éviter les comportements frauduleux ou le blanchiment d’argent par exemple. »

Quant aux factures de téléphone, elles ont un traitement spécifique. « Au-delà de 50 euros par facture, ce qui normalement prend en compte la très grande majorité des abonnements, les buralistes demanderont une pièce d’identité », précise Bercy. « C’est en effet par ce biais, via notamment les jeux en ligne, qu’il y a un risque accru de blanchiment. »

•• Déjà, 96 % des usagers s’estiment satisfaits du premier dispositif, cantonné aux paiements des impôts et des factures de service public.

« Cette nouvelle activité, peu rémunératrice, a néanmoins permis de générer beaucoup de flux dans nos établissements » se réjouit Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes. « Si parmi les personnes qui viennent chez nous payer leurs factures, certains étaient déjà des clients, d’autres sont venus chez nous pour la première fois. Ce n’est pas rien : ils ont découvert qu’ils pouvaient acheter la presse ou des produits du terroir au passage !  »

Et si aucune étude ne permet encore de dire si les usagers du service de paiement ont transformé l’essai avec un achat d’impulsion, ils sont un sur trois à avoir dépensé quelques euros pour un paquet de chewing-gum ou un magazine en venant chercher un colis.