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25 Sep 2022 | Profession
 

Suite aux informations parues dans Les Échos (voir 23 septembre) sur une nouvelle mesure fiscale concernant le tabac qui aurait pour effet d’augmenter sensiblement les prix (dans le cadre du prochain PLFSS / Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale), le Président de la Confédération des buralistes multiplie les déclarations de bon sens dans les médias (voir 24 septembre). Extraits de l’essentiel de ses messages.

•• Sur France Inter (journal 19 heures ce 23 septembre) : « une évolution des prix ne serait pas du tout appréciée par la profession eu égard à l’évolution du marché officiel que nous connaissons depuis 2017 et même plus largement depuis 2003.

Plusieurs trajectoires de hausses fiscales ont été mises en œuvre, au nom de la Santé publique,  et nous avons observé que les Français n’ont pas forcément arrêté de fumer comme on voudrait nous le faire croire. Beaucoup ont eu recours aux marchés parallèles. Nous avons toujours une prévalence tabagique les plus importantes d’Europe. Or, la plupart de nos revenus sont issus avant tout du chiffre d’affaires généré par la vente du tabac, ensuite les jeux et bien après, la presse. Une nouvelle pression sur les prix du tabac ne ferait que précipiter des difficultés. »

•• Sur Sud Radio (émission Le Grand Matin avec Jean-Marie Bordry) :

Jean-Marie Bordry : le prix du paquet de cigarettes pourrait dépasser les 11 euros l’an prochain, vous confirmez ? :

Philippe Coy : j’ai lu cette information dans la presse, tout comme vous. L’idée nous semble difficilement supportable. Depuis plusieurs années les prix du tabac ont largement augmenté et cela a provoqué, sur l’ensemble du territoire, l’évasion de nos clients vers les frontières mais aussi l’installation durable de marchés parallèles dans les grandes villes pourtant éloignées des frontières (…) On vient de découvrir une deuxième usine clandestine de fabrication de cigarettes dans la région parisienne. 

JM. B : mais dans le contexte d’inflation que nous connaissons, les prix des cigarettes ne peuvent pas être les seuls à ne pas bouger ?

 Ph. C : il est vrai que l’inflation nous rattrape tous dans notre vie quotidienne. Mais fiscaliser encore plus le tabac qui est, en France, au niveau fiscal le plus élevé d’Europe, je ne sais pas si c’est une bonne idée. En nous serions les seuls à adopter une nouvelle mesure d’augmentation des prix du tabac par rapport à l’inflation alors qu’il n’y a pas de mesures de ce type envisagées en Belgique et en Espagne, pays où l’inflation existe aussi. Je m’interroge et je suis inquiet pour la profession alors que l’on pousse nos concitoyens à acheter du tabac illégal (…) 

 JM.B : vous êtes en pleine Transformation … vous vous diversifiez et un jour vous ne vendrez pratiquement plus de tabac ?

 Ph. C : le sujet est que le tabac reste un produit légal qui doit être vendu dans un cadre contrôlé. Nous avons constaté la baisse des volumes de 50 % en 20 ans, c’est une réalité comme nous relevons qu’il y a des consommateurs de tabac qui n’arrêtent pas et se tournent, en nombre de plus en plus important, vers des achats à bas coûts de produits non contrôlés (…) Donc, soyons sérieux et soyons attentifs également à la Santé publique. L’évasion des consommateurs vers le tabac illégal est aussi un sujet de santé publique.