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23 Avr 2016 | Pression normative
 

Lycee Paris fumeursEntre application du droit, démarche strictement répressive et les réalités de la vie de tous les jours dans les établissements scolaires de la France d’aujourd’hui … Elles sont contrastées, les réactions à cette décision de la juridiction administrative qui suspend l’autorisation d’un proviseur donnée à ses élèves de fumer dans l’enceinte de leur établissement, le temps de l’état d’urgence (voir Lmdt du 21 avril).

Sachant que l’on a appris, cette semaine, que le Gouvernement a l’intention de prolonger cet état d’urgence de deux mois, à partir du 26 mai.

• « Je leur dis quoi, moi, à mes élèves ? Qu’ils n’ont le droit de fumer ni dehors … ni dedans ? Je veux bien tenter l’expérience, mais c’est la révolte assurée ! ». Ainsi s’exprime Dominique Nguyen Duc Long, professeur du lycée Jacques-Prévert à Longjumeau (1 040 élèves) dans Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce 22 avril.

« Penser que cela va les faire arrêter de fumer est utopiste. Il y a un principe de réalité auquel il faut se confronter : je maintiens la zone » ne décolère pas le proviseur, non- fumeur, dans ces mêmes colonnes.

• « La ministre de l’Éducation ne va pas faire appel de la décision de justice » constate amèrement – toujours dans Le Parisien – Michel Richard (secrétaire général adjoint du syndicat des chefs d’établissement / SNPDEN) – « elle devra donc nous dire ce que l’on devra faire. J’attends sa réponse dans un pays où la cible est les écoles … » (voir Lmdt des 14 et 4 avril).

• Najat Vallaud Belkacem (voir Lmdt du 14 avril) a annoncé – par le biais d’un communiqué – prendre acte du référé, réunir les chefs d’établissement (en pleine période de vacances mais aussi d’organisation des examens ? / ndlr) et renforcer les moyens pour lutter contre les addictions (comment et avec quels moyens ? / ndlr).

• C’est un ton pour le moins martial qu’emprunte Michèle Delaunay dans un communiqué du 21 avril : « le jugement du tribunal, saisi par DNF et le CNCT, habilités à ester en justice, somme donc les proviseurs des établissements concernés de mettre un terme à l’aménagement de ces zones de non-droit, crées en toute illégalité et en violation de la loi Evin et des objectifs de santé publique affichés par le ministère de la Santé.

« C’est ainsi un large concours d’engagements (parlementaires, associations, parents d’élèves …) qui permet aujourd’hui un retour à la raison et à la mission de l’Éducation nationale de faire connaître, faire comprendre et faire appliquer la loi ».

Sauf que ce n’est pas sur ce ton là que l’on s’adresse aujourd’hui au milieu de l’enseignement.

• Idem pour le communiqué commun – de ce même 21 avril – de DNF et du CNCT (voir Lmdt du 12 avril) : « Maintenant que la justice s’est prononcée, et que la ministre de tutelle a donné l’instruction claire qu’ils attendaient, les proviseurs doivent mettre fin à ces situations illégales ». Toujours ce discours inadapté aux réalités.