Le buzz médiatique autour des conclusions de Bertrand Dautzenberg sur les résultats de l’enquête 2014 « Paris sans Tabac » aura été de courte durée (voir Lemondedutabac du 16 mai). Et pour cause … le débat ne s’est installé, ni sur la baisse de la consommation de tabac constaté chez les adolescents parisiens, ni sur le lien éventuel avec le développement de la cigarette électronique.
De fait, l’engouement du président de l’Office de Prévention du Tabagisme (« C’est une très bonne nouvelle ») n’aura pas été partagé par ses homologues des associations anti-tabac. Silence radio de Droit des Non-Fumeurs, d’Alliance contre le Tabac ou du Comité national contre le Tabagisme. Pour ces farouches adversaires de « l’acte de fumer», il semble effectivement difficile de se réjouir que des collégiens de 12-15 ans troquent le tabac contre une cigarette électronique.
C’est pourtant de façon plus nuancée que Gérard Mathern, pneumologue-tabacologue et secrétaire général de la Société française de tabacologie (SFT), apporte son analyse : la « débanalisation du tabagisme et l’augmentation des prix ont réduit l’attractivité du produit auprès des jeunes, mais c’est surtout l’apparition de la cigarette électronique qui a contribué au déclin du tabac ».
Réaction plus forte de la FIVAPE (Fédération professionnelle de la Vape) qui, dans un communiqué de presse du 16 mai, « se réjouit de ces résultats qui démontrent que la cigarette électronique « ringardise » le tabac au bénéfice de la santé des adolescents ». Et en profite pour interpeller les pouvoirs publics et les associations engagées dans la lutte contre le tabac : « plus que jamais, la logique de réduction des risques doit être au cœur des politiques de santé, en dissociant clairement le tabac de la cigarette électronique ».
Il n’est pas sûr que Marisol Touraine partage ce point de vue au regard de « sa » conception d’une politique de prévention auprès des jeunes.