Un bar-tabac pillé et dévasté, des policiers attirés dans un guet-apens avant d’être attaqués au mortier, des voitures brûlées dans la rue … : dans la nuit du 28 au 29 juin dernier, les scènes de violences urbaines devant la cité Ampère à Goussainville (Val-d’Oise) avaient duré plusieurs heures (7 et 31 juillet).
Parmi les participants aux émeutes, cinq hommes ont été identifiés par les enquêteurs et interpellés, ce 6 septembre, avec le concours du Raid, selon Le Parisien.
•• « On a fait le tabac ! » s’est enorgueilli un des jeunes de Goussainville en filmant avec son portable dans lequel d’autres vidéos seront retrouvées. Près de trois mois après les faits, le bar-tabac n’a pas retrouvé sa vitrine. Une planche est toujours en place, le rideau métallique qui reste est baissé.
« Il y a eu de gros dégâts matériels (estimés à 100 000 euros), de la marchandise volée … On a fermé le temps que cela se calme mais on a rouvert le commerce ensuite. On continue … On ne s’est jamais dit qu’on allait arrêter » confie le patron. « C’est un cas exceptionnel, ce qui s’est passé. Ce n’était pas pire ici qu’ailleurs. D’autres villes ont connu des choses plus graves. »
•• Les cinq suspects ont comparu une première fois le vendredi 8 septembre devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Tous ont échappé à la détention provisoire que réclamait le parquet à l’audience et ont été placés sous contrôle judiciaire, en attendant le procès prévu en février prochain. Certains sont poursuivis pour violences contre les forces de l’ordre, incendies ou pillages.
« Je n’étais pas dans mon état normal avec l’alcool. À la base je ne bois pas. » R., 22 ans, comme tous les autres prévenus, regrette amèrement sa participation aux émeutes, parfois en la minimisant. Il admet être entré dans le bar-tabac, sans rien trouver à voler. Il est impliqué aussi dans l’incendie de la Ford Fiesta et des poubelles de la ville. Les policiers sont allés l’interpeller à son poste de travail. Il portait encore dans le box le gilet du Leroy-Merlin de Gonesse.
Un gardien du cimetière de Goussainville, âgé de 39 ans et vivant chez sa mère, compte 17 mentions à son casier judiciaire, plusieurs mandats de dépôt et il est poursuivi pour avoir tenté de piller le bar-tabac et pour l’attroupement.
À 20 ans, I. a lui aussi un emploi stable. Il est préparateur de commandes depuis 2021. « Je n’aurais jamais dû faire ça », regrette-t-il devant le tribunal, jugé pour le pillage du bar-tabac. Photo : Le Parisien