On l’apprend maintenant. Les douaniers savoyards de Montmélian ont fait une saisie record de près de 18 tonnes de tabac de contrebande. L’opération s’était déroulée au péage de Chignin (à 10 kilomètres au sud-est de Chambéry) sur l’A43, lors du contrôle d’un poids lourd, à la fin du mois d’octobre.
Le camion transportait dans sa remorque une cargaison de 17,8 tonnes de tabac de contrebande : « Il s’agissait de tabac semi-manufacturé qui devait aboutir dans une usine clandestine de fabrication de cigarettes de contrefaçon », explique au Dauphiné Libéré Éric Meunier, directeur interrégional des douanes Auvergne-Rhône-Alpes.
Le chauffeur, de nationalité étrangère, a été placé dans un premier temps en retenue douanière avant que l’enquête ne soit confiée au Service d’Enquêtes judiciaires des Finances (SEJF), le service spécialisé dans la répression de la délinquance douanière, financière et fiscale. Il a depuis été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
L’enquête du SEJF devra déterminer d’où venait cette cargaison de tabac, estimée à plusieurs millions d’euros. Elle était conditionnée en feuilles prédécoupées et a probablement été déroutée d’un stock licite venant d’une usine de production dans les pays de l’Est : « il y a dans ces pays des organisations frauduleuses qui déroutent le tabac du circuit commercial autorisé ». Les enquêteurs cherchent aussi à déterminer où le stock devait être livré.
La douane française a déjà découvert des laboratoires de tabac clandestins, essentiellement dans le nord de la France (voir 17 et 15 janvier).
Et de l’autre côté de la frontière, ces usines parallèles tenues par des réseaux mafieux sont aussi un fléau. Pour le moment, la destination de la cargaison saisie à Chignin est un mystère. (Voir aussi 27 octobre et 30 juillet).