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17 Jan 2023 | Trafic
 

Après les deux installations de production de cigarettes de contrefaçon, basées dans une zone industrielle prés de Meaux à 80 kilomètres de Paris (voir 17 décembre 2021, 14 septembre 2022), puis une autre unité dans le Nord (5 décembre 2022), le démantèlement d’une quatrième unité clandestine, ce 12 janvier près de Rouen (voir 15 et 16 janvier 2022), amène plusieurs remarques :

•• La France est bel est bien ciblée par les mafias de la contrefaçon et ce n’est pas un hasard : la dernière étude KPMG sur le marché parallèle en France (tout ce qui n’est pas acheté dans le réseau des buralistes) a nettement fait ressortir la montée en puissance dans notre pays des cigarettes de contrefaçon, de plus en plus demandées car ce sont les moins chères (par rapport aux cigarettes détournées d’un circuit officiel ou achetées de l’autre côté des frontières).

La pression sur les coûts logistiques n’épargne pas cette activité illégale. Mieux vaut produire dans la région parisienne ou près d’une grosse agglomération que d’acheminer des cargaisons de Pologne, de Belgique ou d’Espagne. 

Rappelons que le dernier rapport KPMG connu (pour 2021) faisait ressortir une estimation de 7,9 milliards de cigarettes de contrefaçon fumées en France. Soit 15,4 % de la consommation totale (voir 3 août et 26 juin 2022). C’est bien l’existence d’un fort marché parallèle qui explique ces investissements des réseaux mafieux.

•• Manifestement, toutes ces usines étaient encore en montée de production. Notamment à Meaux où le deuxième démantèlement s’est opéré avant même que la ligne de fabrication fonctionne. Ceci est à mettre à l’actif de la vigilance des équipes douanières et de gendarmes. Et, en amont, au travail obstiné d’équipes de renseignement particulièrement actives en ce moment sur le plan européen.

•• Dans trois cas, il apparait l’implication de ressortissants moldaves. Ce qui confirmerait l’analyse de spécialistes de ce type de délinquance. L’éclosion de ces installations clandestines serait due notamment à l’initiative de réseaux de revendeurs – implantés en région parisienne, notamment en banlieue sud – et qui auraient entrepris d’investir « en amont » dans la production.

Pour abaisser les coûts et doubler leurs concurrents de la filière arménienne. Nous sommes en pleine histoire de réseaux mafieux. Un grave souci d’ordre public. À suivre … Photo : Gendarmerie