Suite à l’annonce de compromis, à Bruxelles, entre la Commission, le Parlement européen et le Conseil des ministres (voir Lemondedutabac du 18 décembre), Japan Tobacco International a vivement réagi. Une critique point par point.
« La Directive a été négociée dans la précipitation, sous la pression des agendas politiques, en prenant peu compte de l’efficacité de ses multiples mesures et du coût que cela entraîne pour les Etats-membres et l’activité économique de l’Union européenne. Toutes les décisions politiques qui ne reposent pas sur des preuves évidentes et qui ne tiennent pas compte de l’évolution des marchés sont vouées à l’échec » a déclaré Ben Townsed, responsable des relations institutionnelles européennes de JTI.
• Toujours d’après JTI, beaucoup de mesures de la Directive sont exagérées et représentent une menace pour le marché intérieur sur les plans de l’innovation, de la concurrence, de la liberté de choix du consommateur et des ventes transfrontalières. Des milliers de professionnels-logisticiens, détaillants/buralistes, fournisseurs de paquets – pour ne citer qu’eux – vont devoir investir du temps pour intégrer ces modifications radicales.
• Des avertissements sanitaires surdimensionnés à 65%, avec les photos positionnées en haut du paquet ; une forme unique pour les paquets ainsi qu’une taille imposée (paquets de 20 cigarettes minimum et de 30 grammes pour le tabac à rouler) : cela n’apportera rien dans la mesure où les gens connaissent déjà les risques que représente le fait de fumer pour la santé. Ces contraintes vont plutôt embarrasser les buralistes et les consommateurs en leur compliquant la possibilité de distinguer les marques entre elles.
Cela va faciliter la tâche des contrefacteurs dans leur fabrication et leur diffusion de cigarettes bon-marché qui échappent à la réglementation, ne sont pas testées, ni taxées. « Plus le paquet est complexe et innovant, plus il est difficile de l’imiter. Bref, ces nouvelles contraintes vont donner aux contrefacteurs le modèle à suivre pour imiter un paquet » a repris Ben Townsed.
• Comme beaucoup d’autres mesures de cette Directive, la proposition d’interdire des segments entiers de produits, comme les cigarettes menthol, ne repose sur aucune preuve établie. Et si les consommateurs ne peuvent plus trouver leurs produits de prédilection dans le réseau officiel, les trafiquants veilleront à leur faire savoir qu’il y en a dans le coffre de leur voiture.
• En conséquence, la Directive va mettre en péril des emplois, des investissements et surtout ces revenus dont les Etats-membres ont particulièrement besoin. « Alors que la filière légale du tabac emploie, directement ou indirectement, environ 1,5 million de personnes sur toute l’Union européenne, le marché parallèle représente déjà environ 12,5 milliards de pertes par an pour les pays de l’Union. L’enjeu, il est là » devait conclure Ben Townsed.
Des objections à la Directive ont été soulevées, en de multiples occasions, par des Etats-membres, des commissions parlementaires et des membres du Parlement européen, mais il apparaît que ces préoccupations se soient adressées à des oreilles de sourds.
Beaucoup des dispositions de la Directive demandent à être considérées attentivement par les décideurs européens avant que le Conseil et le Parlement n’arrivent au vote final pour la nouvelle année, insiste encore JTI dans sa communication.




