Ce mardi 25 avril, le préfet de police, Laurent Nuñez, était invité par la ville de Châtillon (Hauts-de-Seine) au terminus de la ligne 13 du métro afin d’évoquer le trafic de cigarettes qui perturbe le quartier. Comme nous l’avons expliqué ici-même (voir 16 janvier 2021 et 10 octobre 2020).
L’occasion pour la municipalité de demander des renforts de police nationale au représentant de l’État.
Reportage du Parisien. Lequel remarque que la présence massive de policiers municipaux et nationaux, afin de sécuriser la visite du préfet de police de Paris, avait dissuadé les vendeurs à la sauvette de venir écouler leurs paquets de cigarettes.
•• Laurent Nuñez était invité à rencontrer les commerçants et les habitants du secteur pour évoquer le trafic de cigarettes incessant autour de la station de métro. Face au préfet de police, le responsable d’une agence bancaire évoque les clients qui évitent d’utiliser le distributeur par crainte d’être agressés, le sentiment d’insécurité de ses employées, les paquets de cigarettes cachés à deux pas de l’entrée, les rixes entre bandes de trafiquants.
« Mais c’est vrai que depuis que les policiers municipaux sont installés là, ils passent très régulièrement et ça les fait un peu fuir » reconnaît-il. Depuis l’installation d’une annexe de la police municipale à la sortie de la station de métro, les commerçants l’affirment, la situation s’est améliorée (voir 1er février 2022).
•• De fait, la présence quotidienne des policiers municipaux a endigué le trafic. Depuis janvier, le nombre d’interventions est en hausse de 16 % par rapport à la même période en 2022. Le nombre de paquets saisis, lui, a augmenté de 29 %.
Mais pour la maire PS de la commune, Nadège Azzaz, ce n’est pas suffisant. « Maintenant, ils (les vendeurs à la sauvette) connaissent nos procédures, ils savent que de l’autre côté de ce trottoir, on est à Malakoff et là-bas, à Montrouge, explique l’élue, en pointant du doigt les extrémités de la zone. Ils savent que la police municipale n’est pas compétente, ils jouent au jeu du chat et à la souris. »
•• Pour l’édile, c’était l’occasion d’alerter une nouvelle fois les services de l’État sur la nécessité de dépêcher des effectifs de police nationale. « On a besoin que l’État nous accompagne avec des moyens supplémentaires pour éradiquer ce trafic » a-t-elle insisté.
La maire n’a pas hésité à demander une nouvelle fois au préfet de police le déploiement de policiers en civil mais aussi de compagnies d’intervention pour appuyer le dispositif de la police municipale. Le rôle des compagnies d’intervention est notamment d’assurer le maintien de l’ordre et la sécurisation d’événements. La Brav-M (à motos) fait notamment partie des compagnies d’intervention.
« Il n’y a aucun problème pour qu’on envoie des compagnies d’intervention » a répondu Laurent Nuñez, « on l’a fait en Seine-Saint-Denis, on le fera à Châtillon. » Photo : Le Parisien