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10 Oct 2020 | Trafic
 

La nouvelle majorité municipale de Châtillon (Hauts-de-Seine) a fait de la lutte contre les revendeurs de cigarettes l’une de ses priorités. Un exemple qui pourrait être suivi par d’autres municipalités. 

Depuis juillet, pas moins de 246 interventions au métro ont été menées par la police municipale (saisie de 814 paquets / voir 19 et 27 juillet). À cela s’ajoutent les 18 opérations de la Police nationale réalisées depuis plusieurs mois (12 interpellations et près d’un millier de paquets saisis / voir 31 août).

•• Reste que c’est une lutte de longue haleine. Les revendeurs sont toujours là, constate Le Parisien. Ils s’activent au moment des sorties de bureau ou d’arrivée de métro.

Encore, ce mercredi, plusieurs paquets de cigarettes ont été découverts par la police municipale.

•• La campagne d’affichage lancée, il y a un mois, pour dissuader les potentiels acheteurs n’est pas encore suffisante.

« Les clients viennent toujours. Ils sortent des bureaux et viennent. C’est moins cher, c’est pour ça. Et on est gentil, nous », sourient deux jeunes hommes. « Je viens et j’achète souvent ici. Je n’étais même pas au courant pour ces affiches », lance un client pressé.

•• L’adjoint au maire en charge de la sécurité, Stéphane Jacquot, est convaincu de « l’effet dissuasif » de cette campagne, même si le nombre d’amendes dressées par la police nationale est resté encore « relativement faible  » depuis septembre.

« Nous avons sollicité le parquet afin de signer une convention permettant à la police municipale de dresser, elle aussi, des amendes », explique l’élu au Parisien. Ce dernier a, en outre, rencontré les dirigeants des entreprises du secteur afin que ceux-ci sensibilisent leurs salariés.

•• La lutte contre ce haut-lieu de revente de cigarettes passera un cran au-dessus d’ici quelques mois. La ville va ouvrir une antenne de la police municipale juste en face de la bouche de métro, dans le courant du premier semestre 2021.

« Cet emplacement est stratégique, il permet d’avoir une vue panoramique sur le trafic de cigarettes mais aussi de stupéfiants et puis, c’est dans la perspective de l’arrivée du Grand Paris Express, qui va générer un flux encore plus important de voyageurs », précise Stéphane Jacquot. Cinq agents de la police municipale devraient y être postés.

•• « On ne peut pas être dans le tout sécuritaire, il y a aussi un aspect préventif et un volet social », estime Stéphane Jacquot. « Ces vendeurs sont aussi des victimes, des victimes de la traite. C’est pour ça que les acheteurs doivent savoir qu’ils participent ainsi à alimenter des réseaux criminels. Nous allons donc aussi travailler avec des associations », conclut l’élu à la sécurité.

Les vendeurs qui, pour la plupart, disent se fournir à la gare de Saint-Denis, le confirment : « on n’est pas fier de ce qu’on fait. Et on fait très peu de bénéfices. Mais on n’a pas le choix, on essaye de faire autre chose, mais sans papier, on travaille au noir et parfois, on ne nous paye pas », confie l’un d’eux.