Depuis octobre, les deux caméras vérificatrices d’âge installées aux caisses de l’espace tabac et jeux d’un buraliste à Reims marchent un peu comme des feux de signalisation. Chaque visage est « scanné » par un logiciel d’intelligence artificielle afin de savoir si l’établissement a affaire à un mineur ou un majeur (voir 9 août et 16 juillet).
« C’est une aide qui nous permet de respecter la réglementation », confie le patron du bar-tabac à L’Union rappelant que les buralistes sont soumis à de nombreux contrôles.
Si l’IA n’est jamais fiable à 100 %, les deux caméras ont la vertu de poser une première indication sur lesquelles les gérants de bar peuvent s’appuyer. Tout en gardant leur libre arbitre. « Si la lumière verte s’allume, on peut quand même demander une pièce d’identité. On reste seuls juges », témoigne le buraliste.
•• Les caméras sont aussi un moyen d’éviter des moments de crispation. « Pour nous, ça diminue le stress. Avant, quand on demandait une carte d’identité, certains pouvaient s’énerver. Là, on peut signaler au client que la lumière rouge s’est allumée. Depuis, les tensions se sont atténuées », commente son associée.
Une façon de contrecarrer les suspicions de délit de faciès. « Ce n’est pas une question d’avoir une sale gueule ou pas, l’IA n’a pas de préjugés », résume Harry Deliau. D’autant que l’algorithme n’est fait que pour évaluer si l’acheteur a bien ses 18 ans. Pratique alors que plusieurs lycées sont situés à proximité … Depuis que l’établissement s’est équipé des caméras, en octobre, le personnel en est satisfait. Et la clientèle de cet établissement très fréquenté s’y est habituée.
•• « Et puis si jamais quelqu’un le prend mal parce que la caméra l’identifie comme un mineur alors que ce n’est pas le cas, on lui dit : Profitez-en, vous paraissez jeune, ça ne durera pas toute la vie ! », sourit le patron qui insiste aussi sur un point important : les caméras n’enregistrent aucune image. « C’est un outil pour nous aider à faire notre travail le mieux possible », conclut le patron.
Et donner des gages de bonne foi. Le bar-tabac est certifié « Buraliste officiellement Bienveillant » (Bob). Ce dispositif y répond pleinement (voir 27 mai 2024 et 9 mars 2023). Ces deux appareils présentent un coût finalement assez modeste. Le buraliste évoque une somme de moins de 1 000 euros pour ses deux appareils.