Une affaire de principe » (sortie en salle le 1er mai) raconte l’enquête menée par José Bové, ancien député européen, sur le limogeage du commissaire à la Santé en 2012 John Dalli (voir 16 octobre 2012, 25 et 30 avril 2013). Ceci, dans un contexte de polémique anti-lobby du tabac. Ces vieilles recettes qui marchent toujours …
Pour convaincre Bové de transposer son histoire au cinéma, Antoine Raimbault est venu chez l’acteur Bouli Lanners qui interprète l’eurodéputé. Raimbault s’est ensuite lancé dans l’écriture avec son coscénariste Marc Syrigas. José Bové, lui, les nourrissait d’anecdotes : « Mon assistant parlementaire a beaucoup balancé, aussi, ce coquin ».
Certaines scènes du film se sont vraiment produites. José Bové s’est bien rendu chez John Dalli, a fait plusieurs voyages à Malte, s’est opposé au directeur de l’Office européen de Lutte antifraude / OLAF (dont le procès en appel a commencé la semaine dernière / voir 11 mars et 1er juin 2016) … et a souvent tenté de convaincre ses collègues à la cantine du Parlement, son plateau à la main.
Le point de départ du projet : « que reste-t-il de nos démocraties face à la puissance des lobbys ? Nous sommes tombés sur l’affaire Dalli, cet eurodéputé accusé de corruption sur fond de manœuvres de l’industrie du tabac, qui me paraissait condenser tous les ingrédients d’un thriller.
« Or José Bové avait mené l’enquête et volé au secours de son opposant politique (voir 12 mai 2015). De plus, les institutions européennes ne sont pas abordées au cinéma : quel terrain de jeu extraordinaire ! » rapporte le réalisateur dans La Lettre de l’Audiovisuel.
« J’ai essayé de représenter l’équilibre entre pouvoir et contre-pouvoir au cœur de l’institution. Le film essaie de défaire les réflexions « Tous pourris » ou « À Bruxelles, il se passe des trucs sales ». Bruxelles, c’est aussi bien « Barroso et les lobbys » que les députés, en face, qui se battent. Et le droit finit par triompher. Rien n’est perdu d’avance. J’espère que le film va susciter un peu de désir d’Europe, au moins de s’intéresser au scrutin … » poursuit-il.