Le directeur général de l’Office européen de Lutte contre la Fraude (Olaf), Giovanni Kessler, a annoncé, ce mardi 31 mai, avoir engagé une action devant la justice européenne pour faire annuler la décision de la Commission européenne de lever son immunité diplomatique (voir Lmdt des 11 et 12 mars), annonce l’AFP.
Cette levée était consécutive à une enquête de l’Olaf ayant conduit à la démission en octobre 2012 du commissaire européen à la Santé John Dalli et au cours de laquelle M. Kessler est soupçonné de s’être appuyé sur des écoutes téléphoniques illégales au regard du droit belge.
« J’ai décidé de porter l’affaire devant la Cour européenne de justice. Maintenant, c’est dans les mains des juges européens », a dit M. Kessler, au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. Il a estimé que la décision de la Commission de lever son immunité « mettait en danger son indépendance et celle de l’Olaf » et que cela risquait de « créer un précédent qui pourrait affecter la capacité d’investigation de l’Olaf ».
La levée de l’immunité diplomatique de M. Kessler, ancien procureur antimafia en Sicile et directeur général de l’Olaf depuis 2011, a ouvert la voie à son audition par la justice belge.
En octobre 2012, le Maltais John Dalli avait été poussé à la démission par le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, après sa mise en cause par l’Olaf pour trafic d’influence présumé lié à l’industrie du tabac (voir Lmdt des 12 mai 2015, 10 janvier 2013 ainsi que des 16 et 20 octobre 2012).
Depuis, John Dalli avait clamé son innocence, affirmant avoir été victime d’un « complot fomenté par la Commission et l’industrie du tabac » au moment où il s’apprêtait à renforcer la législation antitabac, et porté plainte contre X pour éclaircir les conditions de sa mise en cause par l’Olaf. Ce qui a poussé la justice belge à demander la levée de l’immunité diplomatique de Giovanni Kessler afin de pouvoir l’entendre.