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Dans un « retour sur l’année 2014 », le quotidien La Croix, daté du 26 décembre, passe au scanner les événements politiques marquants de ces derniers mois. Le remaniement de mars 2014 lui permet de dresser un portrait de l’une des « sortantes » malgré elle … Michèle Delaunay, nouvelle égérie anti-tabac (voir Lmdt des 25 octobre, 3 et 23 décembre).

Michèle DelaunayLaquelle a du quitter le gouvernement en mars, sur les basques de Jean-Marc Ayrault, pile au moment où elle s’apprêtait à présenter son projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement. D’où ce commentaire à La Croix : « cela a été un moment désagréable, vécu comme une exclusion, une mise à l’écart non expliquée et non comprise » (…) « On se sent comme des pions que l’on change » (…) « J’avais une mission, on aurait dû me laisser la finir ».

Cet arrachement l’a conduit à revenir à l’Assemblée, mais sur les bancs des députés cette fois, où elle a vite embrassé une cause : la lutte contre le tabac. Mais sans rancune, elle tient à se situer parmi les légitimistes du groupe PS : « je ne suis frondeuse que sur la cigarette », prend-t-elle d’ailleurs le soin de préciser, non sans ajouter avec cette pointe de coquetterie caractéristique de ces politiques qui cherchent à se composer un personnage : « c’est l’un de ces sujets sur lesquels on peut être fidèle à soi-même »… Même Yves Bur nous a fait grâce d une telle formule.

Pestant contre la position du gouvernement qui a donné un avis favorable à l’amendement supprimant une augmentation automatique de la fiscalité tabac (voir Lmdt des 5 et 13 décembre) – « on a plié devant les buralistes » – elle place la barre très haut : « je voudrais que mon gouvernement s’engage de manière assumée dans un plan de sortie du tabac. Nous ne pouvons pas continuer sur cette hécatombe – 73 000 morts par an – qui coûte trois fois le déficit de la Sécurité sociale. Si nous ne prenons pas de mesures, nous ne pourrons pas faire face au coût exorbitant des progrès de la médecine ».

Heureusement que dans le même article, elle assure ne plus être « monomaniaque ». Cela l’amènera peut-être à convenir que le tabac n’est pas le facteur unique et absolu de tous les déficits. A moins que tout cela ne relève que de la pure posture politicienne. Car c’est bien cela qui fait marcher Michèle Delaunay. Au-delà des frustrations.