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22 Août 2021 | Trafic
 

Revenons sur le procès de ce trafiquant de cigarettes de contrefaçon, qui s’est tenu ce 16 août à Valenciennes (voir 31 juillet et 17 août), tel que l’a relaté Magali Rigaut dans La Voix du Nord.

Avec des détails supplémentaires sur un aspect inédit du marché parallèle : les cigarettes de contrefaçon diffusées par les réseaux sociaux. Ceci en pleine zone frontalière …

Trois euros le paquet de cigarettes contre dix chez le buraliste. Avec son tabac à prix cassé, Adam Berzin s’est vite constitué une petite clientèle. C’était en novembre 2020. Neuf mois plus tard, le voilà devant le tribunal judiciaire de Valenciennes, notamment pour des faits de trafic de cigarettes contrefaites et de stupéfiants.

•• Trois ans d’emprisonnement, avec maintien en détention, ont été prononcés hier à son encontre. Les amendes cumulées s’élevant à 15 500 euros.

Entre l’heure de gloire et celle du glas, cet Anzinois de 22 ans s’est grillé les ailes en prospérant. Les gendarmes de la section de recherche de Lille tomberont sur son compte Snapchat à la suite d’un renseignement. Lors des perquisitions menées à son domicile fin juillet, seront découverts, pêle-mêle : 942 paquets de cigarettes, plus de 10 000 euros (cachés sous l’évier), des armes, des munitions, du cannabis et ses déclinaisons, de l’ecstasy, de la cocaïne.

Selon l’enquête de gendarmerie, plusieurs milliers de paquets contrefaits auraient été écoulés durant la période de prévention. Le nom du fournisseur de tabac et des livreurs de stupéfiants resteront tus, en vertu de « la peur des représailles ».

•• C’est que l’étendue de son carnet de commandes a, soutiendra-t-il devant la présidente, suscité les convoitises de trafiquants d’une autre envergure. « Des gens ont vu que mon commerce tournait et m’ont mis la pression. Ils sont venus chez moi et ont déposé des armes et du cannabis. »

Le fond de l’histoire restera tout aussi vaporeux. Le suspect avait commencé à vendre des cigarettes contrefaites pour mettre du beurre dans les épinards et payer 3 000 euros d’amende de confinement.

• « Et vous les avez payés ? », questionnera Alice Cohen Sabban, représentant les intérêts des buralistes valenciennois et de la région.
• « Oui. »
• « Et vous avez continué  ? »
« Oui. » Tout était dit.

Aux trois ans requis par la substitut Aurore Jean-Baptiste, Mélanie Duez, l’avocate du prévenu, rappellera qu’« aucun objet de valeur n’a été retrouvé chez lui. Il s’est engagé sur la voie de la délinquance mais a été dépassé ».