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15 Nov 2022 | Trafic
 

À Toulouse, le trafic de cigarettes prospère à la faveur de réseaux bien organisés. Mais des trafiquants indépendants tentent aussi de se faire une place dans ce marché parallèle. Enquête de La Dépêche du Midi.

Comme souvent les trafiquants parviennent à inonder la ville de cigarettes grâce à des go fast (voir 27 octobre) ou des marcheurs qui traversent les Pyrénées ballots sur le dos (voir 1er juin, 28 février). La majorité de ces cigarettes de contrebandes qui sont revendues sur les points de deal (Arnaud-Bernard, Saint-Michel, la place des Pradettes, sur certains marchés …) proviennent d’Espagne ou d’Andorre.

•• La présence policière n’empêche pas les points de deal de prospérer. L’augmentation du prix des paquets pousse les fumeurs à s’y diriger. Ils tombent face à des trafiquants qui ont bien souvent le même profil : jeunes, sans papiers et désabusés.

« Ce business parallèle est organisé par des Algériens, qui viennent de Mostaganem » confirme un policier municipal. Selon lui, ce réseau est bien implanté. Les vendeurs de cigarettes à la sauvette sont mineurs ou fraîchement majeurs. Ces immigrés qui espéraient trouver en France un eldorado, se retrouvent à s’activer dans le trafic, qui leur permet de gagner quelques dizaines d’euros.

Les multiples arrestations de la police ne permettent pas d’endiguer la contrebande de cigarettes, les gérants des réseaux jouissant d’un nombre conséquent de petites mains. « Il y a un turnover important » glisse le policier municipal, « des ressortissants Algériens arrivent sans cesse. »

•• Pendant des années, ces points de deal se partageaient le monopole de ce trafic. Mais des Toulousains ont profité de la proximité avec l’Andorre pour monter un business. Depuis quelques années, certains revendent grâce au bouche-à-oreille les cigarettes andorranes achetées en faible quantité.

Comme cet étudiant qui se rend deux fois par mois en Andorre pour revendre les paquets à des connaissances : « je respecte toujours les quotas. Grâce aux cartouches, je me fais près de 200 euros » indique-t-il. D’autres, plus gourmands, proposent des cartouches en nombre à des prix peu ou prou similaires à celles vendues sur les points de deal (entre 50 et 70 euros, ndlr), sur le réseau social Snapchat. Livraisons comprises.

Pour contrer l’essor de ce marché parallèle protéiforme, l’État va lancer un « nouveau plan de lutte contre le trafic de produits du tabac 2022-2025 », qui prévoit de renforcer les moyens des Douanes pour mieux traquer les ventes sur internet (voir 22 octobre). Photo : saisie Douane