Incarcéré pour trafic de cannabis il y a quelques années, un Toulousain, la trentaine, est tombé dans la contrebande de cigarettes, un business « moins dangereux ».
Ce gamin des cités a commencé « tranquillement » en 2016, en ramenant d’Andorre des petites quantités de cigarettes, entre 10 et 15 cartouches : « j’ai ouvert un compte Snapchat. J’ai rapidement trouvé des clients. »
Ainsi commence le second volet de l’enquête de La Dépêche du Midi sur les trafics de tabac dans la Ville Rose (voir 15 novembre).
•• Les allers-retours se multiplient. Le carnet de commandes gonfle et le nombre de cartouches augmente. Il fait désormais trois fois le trajet par semaine, quand il a le temps. Autrement, il traite avec les marcheurs, ces sans-papiers qui traversent les Pyrénées chargés de cigarettes de contrebande (voir 1er juin, 28 février). Le Toulousain rapporte entre 40 et 50 cartouches à chaque fois.
Pour réussir à déjouer le contrôle des douaniers, il a sa technique. Généralement accompagné par des amis, le jeune homme met en évidence un sac avec un nombre de cartouches de cigarettes qui respecte les quotas, deux par personnes.
Mais sous des vestes larges, lui et ses complices se scotchent les centaines de paquets sur leur corps. « Je sais que chaque trajet est risqué. J’ai peur de me faire attraper. Mais j’ai un enfant et je n’ai pas d’emploi … », explique-t-il.
•• De retour sur Toulouse, il file chez ses habitués, majoritairement des patrons de bar qui ont abandonné leur licence pour vendre du tabac (carnet de revente / ndlr) . « Ils en ont en marre de payer les paquets à un prix exorbitants et de faire un bénéfice minime dessus. »
Le trafic lui rapporterait plus de 600 euros par mois : « ce n’est pas énorme. C’est un complément du chômage ».