Les Suisses pourraient décider, ce dimanche 13 février, de limiter encore plus drastiquement la publicité sur le tabac.
Sur le plan national, les publicités à la radio et à la télévision et celles qui visent spécifiquement des mineurs sont bannies en principe. Or, une initiative populaire a vu le jour réclamant concrètement d’interdire toute publicité tabac sur les panneaux publicitaires et dans les cinémas.
Selon les derniers sondages, les Suisses voteraient largement en faveur de cette initiative, annonce une dépêche AFP. Reste une inconnue : l’initiative arrivera-t-elle à l’emporter dans la majorité des 26 cantons, condition sine qua non pour être adoptée.
•• Pour les opposants, cette initiative est inutile parce que la nouvelle législation qui s’appliquera l’année prochaine doit déjà interdire de vendre du tabac au moins de 18 ans (voir 28 septembre 2021).
« Nous sommes contre parce que le texte de cette initiative est extrême », lance Patrick Eperon, porte-parole de la campagne du Non et membre de l’organisation Centre patronal. « Cela veut dire que pratiquement toute publicité est interdite, y compris pour les adultes. Donc au nom de la protection des enfants, on infantilise les adultes ».
« C’est un terrain glissant pour ce qui concerne les libertés individuelles », a souligné un porte-parole de PMI, qui estime que « cela ouvre la voie à un durcissement des lois sur la publicité pour l’alcool ou le sucre ».
•• Pour le docteur Jean-Paul Humair, qui dirige le centre de prévention des addictions de Genève et porte-parole du « Oui » : « Il n’y a aucun autre produit de consommation qui tue la moitié de ses consommateurs », a-t-il déclaré à l’AFP. « La Suisse est vraiment en retard par rapport à d’autres pays riches », estime Mary Assunta, du groupe anti-tabac international STOP, soulignant le rôle des cigarettiers implantés dans le pays.