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29 Mai 2024 | Associations
 

Le Comité national contre le Tabagisme (CNCT) a annoncé, ce 29 mai, le dépôt d’une plainte pour « trafic de substances vénéneuses » face à la vente « illégale » de sachets de nicotine, qui cible particulièrement les jeunes, et renouvelle son appel à les interdire (voir 16 novembre 2023).

Deux jours avant la Journée mondiale sans Tabac (voir 2 et 24 mai 2024), cette association a plaidé, dans un communiqué, que les sachets de nicotine ne disposent pas d’autorisation de mise sur le marché et n’appartiennent pas à la catégorie des exceptions de produits à la nicotine autorisés.

Leur vente « s’apparente à une commercialisation d’une substance vénéneuse inscrite sur la liste I – laquelle comprend les substances ou préparations, et les médicaments à usage humain et produits présentant les risques les plus élevés pour la santé – en dehors de tout cadre légal ou réglementaire », a exposé le CNCT, annonçant « une plainte auprès du procureur de la République pour trafic de substances vénéneuses ».

•• Apparus récemment, les sachets de nicotine sans tabac renferment, dans un tissu perméable, des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d’arômes, et se glissent entre la lèvre et la gencive. « Ces sachets délivrent une dose très importante de nicotine : jusqu’à 20 mg selon certaines marques », a alerté le CNCT.

En 2023, sur 185 lieux de vente de produits du tabac visités par l’association, 60% vendaient des sachets de nicotine et 55% en faisaient la publicité. « Le phénomène publicitaire est également très important sur les réseaux sociaux », où sont notamment mises en avant « la diversité des arômes disponibles, et la possibilité de consommer ces produits dans les lieux où il est interdit de fumer », a ajouté le CNCT.

« Ces pratiques sont dautant plus préoccupantes quaucune vérification rigoureuse de l’âge nest effectuée sur les sites internet vendant les sachets de nicotine », selon l’association.

•• Pour le professeur Yves Martinet, président du CNCT, cité dans le communiqué, « l’importance des doses de nicotine caractérise le caractère addictif du produit et par conséquent une entrée très rapide dans la dépendance, surtout chez les jeunes », « cible principale des stratégies publicitaires et promotionnelles des fabricants ». 

Il a appelé les pouvoirs publics à garantir « rapidement l’interdiction de ces produits toxiques et dangereux ». Le CNCT a déjà recommandé fin novembre l’interdiction des sachets et perles de nicotine en France, « à l’instar de la Belgique ».

Sachets de nicotine, de tabac ou encore billes aromatiques pour cigarettes entraînent de plus en plus d’intoxications, surtout d’enfants et adolescents, a alerté fin novembre l’Anses, appelant à « une vigilance particulière » sur les sachets de nicotine, jusqu’alors sans statut clair ni contrôle.