Le Comité national contre le Tabagisme (CNCT) a recommandé ce mercredi 15 novembre un durcissement de la réglementation encadrant les nouveaux produits à base de nicotine et l’interdiction des sachets et perles de nicotine, qui ciblent particulièrement les jeunes, pointe-t-elle (voir 15 novembre). Nous reprenons la dépêche qu’y consacre l’AFP.
Le CNCT note que « certains produits oraux, comme les sachets et perles de nicotine, échappent à la réglementation » sur la publicité du tabac, « une faille largement exploitée par les industriels qui utilisent des stratégies marketing agressives pour commercialiser ces produits avec un ciblage des jeunes. »
•• L’association « constate l’apparition régulière de nouveaux produits à la nicotine » et « relève de manière systématique des infractions généralisées en matière de publicité » auxquelles « s’ajoute un marketing sur les lieux de vente et en ligne ».
Des publicités qui « ont vocation à maintenir le consommateur dans l’addiction à la nicotine et surtout de recruter de nouveaux usagers », déplore le CNCT, estimant que « le développement et la commercialisation de ces nombreux produits sont ainsi majoritairement portés par la disponibilité des arômes attractifs ciblant directement les adolescents ».
Un constat qui rejoint un sondage BVA publié mardi par l’Alliance contre le tabac, selon lequel 21 % des jeunes âgés de 13 à 16 ans ont entendu parler des perles de nicotine de type Nicopop et 19 % des sachets de nicotine tels que Nicopouches ou LYFT. L’étude a été réalisée en ligne du 29 août au 6 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 adolescents âgés de 13 à 16 ans.
Bien que sa commercialisation soit interdite en Europe (outre la Suède et la Norvège), 7% des 13/16 ans disent avoir déjà utilisé le snus (sachet de tabac à sucer), une proportion en hausse depuis l’an dernier, relève l’Alliance contre le Tabac.
•• Pour limiter l’initiation à ces nouveaux produits par les jeunes et les non-fumeurs, le CNCT recommande « de créer une catégorie fiscale dédiée, mais aussi de prévoir des paquets neutres pour ces produits, l’interdiction des arômes à l’exception de l’arôme tabac et l’interdiction complète de la publicité sur l’ensemble des supports ».
Pour les nouveaux produits actuellement présents de manière encore limitée comme les sachets et perles de nicotine, le CNCT « recommande de les interdire purement et simplement à l’instar de la Belgique » (voir 28 mars).
Le CNCT espère que ses propositions seront reprises dans le nouveau Plan national de lutte contre le tabagisme (PNLT), qui devrait être présenté dans les prochaines semaines.