Selon un sondage de l’Alliance contre le Tabac, paru ce mardi 14 novembre, 40 % des 13-16 ans ont entendu parler de sachets et perles de nicotine. Risque de dépendance, porte d’entrée vers la cigarette … L’association demande à l’État de légiférer, la Confédération des buralistes aussi.
Extraits de l’enquête parue dans Le Parisien du 14 novembre.
•• Depuis quelques mois, les boîtes « Velo » vendues par British American Tobacco fleurissent dans les bureaux de tabac. D’autres marques misent, elles, sur des goûts « soda ». À l’intérieur, on y trouve vingt petits pochons de poudre blanche à base de nicotine de synthèse, d’arômes, d’édulcorants à faire fondre dans la bouche.
Dans le centre de Paris, quatre des cinq buralistes chez qui l’on entre, au hasard, en vendent. « Ce n’est pas encore une mode comme en Suède, mais ça marche bien chez les jeunes », résume l’un d’eux (voir 31 juillet, 14 février).
Dans leur sillage, des petites billes colorées, les « Nicopop ont fait leur entrée sur le marché juste avant l’été (voir 26 mai). Le concept est le même : on ne fume plus de cigarette, on suce de la nicotine.
•• L’Alliance contre le Tabac s’en inquiète. Un sondage réalisé, pour son compte, auprès des 13-16 ans et diffusé montre que 40 % des ados ont entendu parler de ces nouveaux produits, pourtant réservés aux plus de 18 ans, et qu’un sur dix l’a déjà testé : 11 % pour les perles de nicotine et 9 % pour les sachets.
« On est exactement dans la même situation qu’il y a deux ans lorsque la Puff, cette vapoteuse au goût fruité, a débarqué en France » s’agace Loïc Josseran, président de l’ACT / Alliance contre le Tabac. « Avec les sachets et les perles aromatisés, les industriels ciblent encore les jeunes et vont jusqu’à supprimer la fumée pour laisser penser qu’ils sont moins dangereux ! On en est à mettre des bonbons à la nicotine dans la bouche des gamins … »
D’après les médecins, la liste des ingrédients reste mal connue. Mais une chose est sûre, la nicotine y figure en majesté. « Une perle correspond à une cigarette et les sachets en contiennent près de 11 mg, j’en ai vu avec 50 mg … ».
Santé publique France le confirme, ces produits qui n’ont donné lieu à « aucune étude scientifique à ce jour », présentent « un fort risque de dépendance ». La faute aussi à leur mode de consommation : la nicotine absorbée par la muqueuse de la bouche, passe directement dans le sang et monte vite au cerveau (…)
•• L’Alliance contre le Tabac appelle les autorités à réagir. La Confédération des buralistes plaide aussi pour une réglementation. « Le sujet central n’est plus le tabac mais la nicotine, il faut des règles », lance leur président Philippe Coy.