Face-à-face Pascal Montredon / Gérard Audureau (Droit des Non-Fumeurs), dans « Le Grand Direct des Médias » d’Europe 1, sur l’efficacité des augmentations du prix des cigarettes pour réduire le tabagisme. Il aura fallu l’intervention (très majoritaire) de plusieurs auditeurs, témoignant de la banalisation des achats transfrontaliers ou hors réseau des buralistes, pour recentrer le débat sur l’ampleur du phénomène de la contrebande, de la contrefaçon et de ses conséquences.
Les premiers échanges annonçaient l’habituel « dialogue de sourds » entre les associations anti-tabac – demandant des augmentations-choc pour faire reculer la consommation de tabac – et les buralistes expliquant le phénomène quasi-automatique de transfert des achats vers le marché parallèle …
Le discours de Gérard Audureau a consisté, d’une part, à douter des chiffres du marché parallèle et, d’autre part, à en réduire les conséquences à des pertes uniquement fiscales. Sans oublier les leçons de santé publique à l’encontre des buralistes qui « doivent accepter le rôle que leur donne l’Etat ».
Le bon sens populaire aura fait pencher la balance. Après trois récits d’achats quotidiens hors frontières (en Espagne ou au Luxembourg), dans la rue (« à 30 euros la cartouche »), ou à travers l’organisation d’une chaîne (familiale ou amicale) d’approvisionnement se transformant en « véritable » business, … le président de DNF a répondu.
Passons sur sa comparaison hasardeuse entre contrebande du tabac et contrebande du luxe « ce dernier ne baissant pas ses prix ». Mais revenons à sa conclusion – après avoir répondu « tout à fait », à l’invitation du président de la Confédération d’accompagner une démarche, auprès des pouvoirs publics, pour la création d’un plan de lutte contre le marché parallèle – : « nous intervenons déjà auprès de l’OMS et de l’Europe pour faire régler ces problèmes de contrebande et de contrefaçon ».