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12 Mai 2022 | International, Profession
 

Philip Morris International (PMI) a annoncé, ce 11 mai, avoir offert 16 milliards de dollars (15,2 milliards d’euros) pour racheter le suédois Swedish Match, dans le cadre d’une stratégie visant à réduire la part de ses activités dans la cigarette (voir 10 mai). C’est ce qu’annonce une dépêche AFP, signée Alma Cohen, que nous reproduisons (extraits).

Swedish Match, spécialiste du « snus » – des poches de tabac à placer sous la lèvre (voir 11 mai) – a recommandé à ses actionnaires d’accepter l’offre de 106 couronnes par action, supérieure d’environ 40 % à son cours de Bourse de lundi.

•• PMI, qui commercialise notamment les marques Marlboro et Chesterfield en dehors des États-Unis, cherche depuis quelques années à diversifier son offre en proposant des alternatives moins dangereuses à la cigarette, comme le tabac à chauffer consommé sans combustion et sans papier, ou les e-cigarettes.

Dès 2016, l’entreprise basée à New York avait fait part de son intention d’arrêter à terme la vente de cigarettes et a depuis procédé à plusieurs acquisitions, comme en septembre dernier, celle du fabricant britannique d’inhalateurs médicaux Vectura (voir 16 septembre 2021).

Résultat : si PMI tirait l’essentiel de son chiffre d’affaires des ventes de cigarettes en 2015, l’activité de produits sans combustion représentait en 2021 près de 30 % de ses revenus. Et l’entreprise espère qu’elle générera plus de la moitié de ses revenus en 2025.

•• Coté à la Bourse de Stockholm, Swedish Match réalise pour sa part près des deux tiers de son chiffre d’affaires dans des produits sans fumée.

Sur le modèle du « snus » traditionnel – du tabac à sucer, en sachet, très prisé en Suède -, le groupe a développé ces dernières années des poches de nicotine pour se positionner dans les produits sans tabac. Swedish Match, qui vend également du tabac à chiquer et à priser, est aussi un important acteur dans les cigares, principalement dans les pays scandinaves et aux États-Unis.

En 2012, Swedish Match avait dit avoir reçu une proposition de payer 60 millions d’euros pour favoriser à Bruxelles une proposition de loi sur les produits du tabac auprès du commissaire de l’Union européenne chargé de la Santé. Il s’agissait alors de lever l’interdiction de commercialisation dans l’UE du « snus », dont la vente n’est autorisée qu’en Suède et en Norvège.

Swedish Match avait déposé plainte auprès de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) contre ce commissaire, le Maltais John Dalli, qui avait démissionné (voir 12 mai 2015, 16 octobre 2012).

•• En s’alliant avec PMI, « c’est très bien d’avoir la possibilité d’élargir la distribution de nos produits qui peuvent être en concurrence avec la cigarette », a indiqué à l’AFP Conny Karlsson, le président du conseil d’administration de Swedish Match.

« Nous considérons que c’est une bonne offre pour nos actionnaires », a-t-il ajouté. Pour mener à bien la transaction, l’entreprise suédoise s’est adjoint les conseils financiers de la banque Goldman Sachs.

L’action du groupe grimpait ce 11 mai de près de 9%, à 103,45 couronnes, après l’offre de rachat. Celle de Philip Morris, cotée au New York Stock Exchange, a connu une hausse de 1,56 %.