Rien que dans la journée de ce lundi 9 août, Élisabeth Marette (présidente de la fédération des buralistes du Puy-de-Dôme) a reçu 77 mails et 85 coups de téléphone.
Des appels au secours sur le démarrage du pass sanitaire, pour la plupart. Elle ne s’attendait pas à ça.
•• « Beaucoup de mes confrères voient leur fréquentation baisser depuis la mise en place du pass sanitaire. À Ambert, une collègue m’a dit que c’était pire qu’un jour d’hiver. Un de ses clients s’est arrêté en fin d’après-midi en lui avouant qu’il était allé acheter ses cigarettes ailleurs parce qu’il n’avait pas le pass sanitaire pour venir chez elle ». Or, il y a méprise, rétorque-t-elle à La Montagne.
« Le pass sanitaire n’est obligatoire dans un bar-tabac que si le client consomme une boisson. S’il vient acheter un paquet de cigarettes, un journal, jouer au PMU ou au Loto, retirer un colis, il n’y a pas besoin de pass. » répète-t-elle. Seul le masque est de rigueur.
•• À Beaumont (près de Clermont-Ferrand), un couple à la tête d’un bar-tabac confirmait la tendance à la baisse ce 9 août : « ce matin, nous avons accueilli trente personnes en deux heures. On sera loin des 900 personnes par jour en moyenne. » Alors qu’il s’est investi dès le début dans la lutte contre le Covid-19. En achetant du Plexiglas, des masques, etc. En faisant l’effort de maintenir une équipe de six personnes alors que le chiffre d’affaires du bar enregistre une baisse de 70 % depuis l’an dernier.
« Ce qui fait peur avec ce pass sanitaire, c’est l’incompréhension des gens face à une information qui est, comme d’habitude, mal tournée », confie avec une certaine amertume la buraliste.
L’établissement tourne grâce à une clientèle d’habitués (pas loin de 80 %) donc les patrons espèrent que le bouche-à-oreille va fonctionner. En attendant, ils ont collé sur le Plexiglas un petit message à l’attention des clients : « aucun contrôle de pass sanitaire au tabac !!! ». Mais, comme ils le reconnaissent, encore faut-il que les clients entrent pour le lire …