Même si le Gouvernement a prévu une « période de rodage d’une semaine ou un peu plus », la mesure relève du véritable casse-tête pour nombre de restaurateurs et cafetiers (voir 21, 20 et 14 juillet).
« Tout le monde est inquiet car nous ne connaissons pas encore toutes les modalités pratiques de la mesure » explique, dans Le Figaro, Hubert Jan, président de la branche restauration de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih).
•• Concrètement, ces professionnels devront télécharger l’application TousAntiCovidVerif, pour scanner le QR Code attestant que leurs clients sont à jour (voir 19 juillet).
Si la vérification ne devrait prendre que quelques secondes selon l’exécutif, « en plein service, quand il y a plein d’allées et venues, nous ne sommes en pas en mesure de faire des contrôles » avance de son côté Franck Trouet, porte-parole du syndicat des indépendants de l’hôtellerie-restauration, le GNI.
Certains redoutent aussi des disputes avec des clients mécontents de l’attente ou du refus qui leur est fait d’entrer dans les établissements. « Compte tenu des pénuries de main-d’œuvre dans le secteur, les établissements ne pourront sûrement recruter de nouvelles personnes pour réaliser les contrôles » déplore Hubert Jan.
•• Restaurateurs et cafetiers s’inquiètent surtout de l’obligation qui leur est faite de vérifier l’identité de leurs clients. « Légalement, nous n’avons pas le droit de demander une pièce d’identité à nos clients » fait valoir Franck Trouet. Les organisations professionnelles demandent au gouvernement à être exemptées de cette obligation. Elles réclament également le fait de ne pas avoir à demander de passe sanitaire aux clients assis en terrasse. Une demande qui pourrait aboutir.
•• Se pose aussi la question de la gestion du personnel. De fait, leurs équipes, souvent jeunes, ne seront pas toutes vaccinées pour le 30 août compte tenu des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous. Être obligé de s’en séparer serait un handicap alors que la profession manque de bras pour le pic de la saison estivale. Toutefois, des aménagements sont envisagés.
« La mesure pourrait entrer en vigueur début septembre seulement » confie au Figaro un restaurateur, « ou considérer comme vacciné le salarié d’un établissement ayant reçu au moins une dose au 30 août. » Les employés réfractaires à la vaccination pourront être licenciés. Mais les patrons de restaurants et de bars demandent que la procédure soit considérée comme une « faute lourde », afin de ne pas verser d’indemnités de départ.