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6 Août 2022 | Profession
 

La plateforme de « fantasy football » – dont le jeu repose sur des NFT (non-fungible tokens / jetons non fongibles) à collectionner mais aussi sur les performances réelles des joueurs – va devoir convaincre le régulateur qu’elle n’entre pas dans le champ des opérateurs dont l’activité doit être encadrée par la loi sur les jeux d’argent.

C’est ce que rapporte un article du Monde que nous reproduisons. Décidément … cela va vite dans le secteur des jeux.

•• L’Autorité nationale des Jeux (ANJ, voir 26 avril, 17 février) lui a adressé une mise en garde pour la rentrée. Si les arguments de la start-up ne convainquent pas le régulateur, la plateforme pourrait être soumise à la réglementation régissant les opérateurs de jeux d’argent, à l’instar des plateformes de paris sportifs comme Betclic, Winamax et Unibet. Ce qui implique une demande d’agrément, des obligations en termes de prévention des addictions et de lutte contre le blanchiment d’argent (notamment en matière de vérification d’identité), un contrôle de l’interdiction aux mineurs, ainsi que des obligations financières pour garantir les avoirs des joueurs, et un ensemble de contraintes de supervision. En outre, les opérateurs de paris sportifs sont soumis à une fiscalité spécifique, et doivent reverser 7,5% des mises des parieurs à l’État.

Si l’ANJ a des doutes concernant Sorare, c’est que le jeu de « fantasy football » développé par la start-up fait intervenir l’achat de cartes de joueurs à collectionner (dont la propriété prend la forme de NFT) – c’est la dimension de mise – , un gain financier (en cryptomonnaies lorsque le joueur gagne un tournoi avec son équipe de 5 joueurs) et que l’issue des tournois dépend des performances des joueurs dans la vie réelle – c’est la dimension de pari – .

•• Sorare a développé sa contre-argumentation en expliquant, sur BFMTV, que son jeu n’impliquait pas de « sacrifice financier » en fonction d’un événement sportif en particulier, puisque les cartes, une fois acquises, n’étaient jamais perdues (elles peuvent d’ailleurs être revendues sur le marché secondaire, ce qui donne aussi au jeu une dimension spéculative), et qu’elles pouvaient être rejouées autant de fois que le souhaite le joueur.

La mécanique de Sorare étant bien plus complexe qu’un simple site de paris sportifs, tout repose donc sur l’interprétation qu’en fera l’ANJ, qui doit selon Le Monde rencontrer les dirigeants de Sorare début septembre.

•• Selon L’Usine nouvelle digitale, l’ANJ n’est pas la première à faire un rapprochement entre l’activité de Sorare et les paris sportifs. Quand Kylian Mbappé a annoncé qu’il investissait dans la start-up et devenait ambassadeur de la plateforme, la presse a relevé l’ambivalence du joueur du PSG, étant donné ses prises de position à l’encontre des sites de paris sportifs.

Elle a signé le mois dernier un partenariat avec Zinedine Zidane et la Série A italienne, après avoir déjà convaincu la Bundesliga allemande et la Liga espagnole.