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La publication des ordonnances, ce vendredi 20 mai (voir Lmdt du 23 mai), ne règle pas toutes les inconnues de la mise en oeuvre de la loi Santé. Pour preuve, ces nouveaux témoignages de buralistes diffusés dans la presse régionale (voir Lmdt des 21, 17 12 et 11 mai).

G Mazoyer Gard•• Dans Le Midi Libre de ce lundi 23 mai, Ghislaine Mazoyer (présidente de la chambre syndicale des buralistes du Gard) confie ses appréhensions sur la gestion des stocks. « Jusqu’au 20 novembre, nous pourrons recevoir des paquets classiques et neutres. Mais on ne devra uniquement vendre ceux-là à partir du 1er janvier 2017, ce qui n’est pas sans poser des problèmes pour gérer les stocks ». D’où la demande à l’État de pouvoir récupérer le stock de paquets classiques s’il en reste chez le buraliste, « sinon, nous serons obligés d’être hors-la-loi » poursuit Ghislaine Mazoyer.

Anne-Maris Barbat 79•• Dans La Nouvelle République de ce même jour, Anne-Marie Barbat, présidente de la chambre syndicale des buralistes des Deux-Sèvres, rappelle le recours déposé par la Confédération contre le décret de mise en place du paquet neutre (voir Lmdt du 19 mai) : « nous demandons un report de la mesure tant que l’ensemble des pays européens ne l’aura pas mis en place ». Le paquet générique créera une distorsion de concurrence supplémentaire avec les pays voisins qui ne l’ont pas adopté, favorisant l’essor du marché parallèle : « Ce marché existe même dans nos régions, il y a des gens qui font un bon trafic » dénonce la buraliste thouarsaise qui redoute une baisse de son chiffre d’affaires, constitué à 60 % par la vente du tabac.

« Nous sommes des commerces de proximité, souvent le dernier du village et certains risquent d’être mis en péril » dit-elle. « Nous ne vendons pas que du tabac, mais aussi des journaux, des piles… Si l’on veut revitaliser nos territoires, il faut nous laisser travailler ».

Autres motifs de colère : l’arrivée du paquet neutre va « complexifier les tâches quotidiennes et dégrader nos conditions de travail », insiste Anne-Marie Barbat ; le vapotage lui aussi visé par le décret, « aucun produit ne doit être vu par le public de l’extérieur. Je dois aussi retirer l’affiche annonçant la vente de cigarettes électroniques ».