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Paquet neutre Le DauphineNouvelle pleine page de la presse régionale sur les réactions suscitées par la mise en place du paquet neutre (voir Lmdt des 12 et 11 mai). Le Dauphiné Libéré, de ce mardi 17 mai, donne la parole à des Drômois et des Ardéchois sur cette mesure de santé publique qui n’obtient pas une grande adhésion …

• Pascal Clermont, président de la chambre syndicale des buralistes de l’Ardèche : « La France, une fois de plus, a sur-transposé une directive européenne qui devait déjà engendrer un changement : l’avertissement sanitaire devait être positionné en haut du paquet et recouvrir 65 % de sa surface. La marque devait quant à elle figurer sur 35 % et en bas du paquet. Cela avait le mérite d’uniformiser tous les packagings dans toute l’Union. Mais la France a voulu aller encore plus loin, avec une couleur unique, une police identique pour toutes les marques … Quand on recevra les livraisons, comment on s’y retrouvera avec des cartouches qui se ressemblent toutes ? On va perdre du temps et il ne faudra pas se tromper quand on servira nos clients. Cela risque de pénaliser les commerçants français par rapport aux commerçants frontaliers, qui ne vendront pas les mêmes paquets … Enfin, que deviendront les paquets actuels qu’on n’aurait pas vendus après le 1er janvier 2017 ? On n’a pas encore de réponse sur cette interrogation ».

• À Valence, Thierry et Béatrice Cornillon ne croient pas une minute que cette stratégie éloignera le fumeur de la cigarette. « Ça va faire comme pour les photos. Au début les gens demandaient si on n’avait pas une plus jolie image… Aujourd’hui, ils ne les voient même plus ! » Un client venu acheter ses trois paquets confirme et argumente : « On va aussi coller des photos d’accidents sur les voitures et sur les bouteilles de vin ? ». Sur un éventuel paquet à dix euros : « moi, je n’ai pas le droit de sortir sur le trottoir pour vous vendre un paquet, mais il y a de la contrebande partout ! On est le seul commerce où on n’a pas le droit à la pub. Et un de ces jours, on nous demandera de vendre de la drogue. C’est fou quand même ! » s’indigne le buraliste.

• Toujours à Valence, Lysel Garnier a mené sa petite enquête sur l’effet dissuasif des photos-choc auprès de ses habitués : « et personne ne savait quelle était l’image sur leur paquet ». La buraliste s’inquiète un peu pour ses employées non fumeuses qui vont passer leur temps à regarder ces photos toute la journée. Quant aux fumeurs, comme elle : « on nous stigmatise, nous humilie… Mais au fond ça ne changera pas grand-chose ! Les gens continueront à fumer. Simplement ça encouragera la contrebande ».

• À Portes-lès-Valence, on réfléchit aux nouvelles contraintes : « c’est une des pires idées qu’ils pouvaient nous pondre, et ils l’ont eue ! À part nous rajouter 40 heures de boulot hebdomadaire en plus, ça ne va rien changer ». Quant à l’acheteur, estime encore Kris, à l’instar de ses collègues : « Pour la plupart, que le paquet soit vert, jaune, orange ils s’en fichent ». Il aurait déjà commandé des étuis en plastique, pour ceux qui préféreront l’originalité à la neutralité.