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14 Avr 2017 | Profession, Trafic
 

De retour de manifestation à la frontière belge, où il s’était déplacé avec des collègues pour témoigner (voir Lmdt du 10 avril 2017), Alain Lirola – président de la chambre syndicale des buralistes des Pyrénées-Orientales – met la pression, dans L’Indépendant de ce jeudi 13 avril, sur l’urgence d’un grand plan de lutte contre le marché parallèle. Extraits, avec quelques ajouts de notre part (ndlr).

« Les pouvoirs publics relâchent la pression comme si le marché noir du tabac était rentré dans les mœurs », constate Alain Lirola alors que deux collègues buralistes, installés à proximité de la gare de Perpignan, ont récemment dû fermer boutique. Symptomatique.

•• « Le quartier de la gare abrite un important trafic organisé. Avec la place Cassanyes, le Bas-Vernet et l’avenue Dalbiez, ça fait partie des gros points noirs qu’on ne réussit pas à supprimer », explique le patron départemental des buralistes. Et ce, malgré les contrôles : tous établissements confondus – notamment snacks, enseignes multiservices et épiceries de nuit – la Douane et la police ont procédé en 2016 à 138 descentes en ville, débouchant sur 24 sanctions et deux fermetures administratives (voir Lmdt des 9 mai et 4 janvier 2016).

•• « C’est insuffisant. Face au fléau, on demande un grand plan d’urgence gouvernemental contre le marché parallèle », martèle Alain Lirola.

Il cible les filières – des cerveaux aux … vendeurs à la sauvette – qui inondent Perpignan de marchandises en provenance d’Andorre, de l’Europe de l’Est et des pays du Maghreb, comme en attestent les enquêtes dites « ramasse paquets vides » : un paquet sur deux collecté en 2016 n’a pas été acheté chez un buralistes (voir Lmdt du 16 mars 2017).

Les résultats de ces enquêtes, sur les trois dernières années, apparaissent aussi dramatiques que « banaux » puisque l’Espagne, fournisseur tout proche, n’est à l’origine quasiment que d’achats considérés comme autorisés : il faut passer plus de quatre cartouches pour que la Douane vérifie s’il s’agit éventuellement de consommation personnelle (ndlr)

•• Didier Martinez, chargé de communication à la direction régionale des douanes confirme : « les saisies de tabac espagnol sont devenues quasi inexistantes alors que celles effectuées aux portes de la Principauté restent massives ». Elles concernent notamment des passeurs professionnels qui transportent à chaque voyage entre 100 et 200 cartouches … à dos d’homme par les sentiers de montagne (voir Lmdt du 9 janvier 2017).  À destination, le plus souvent, du marché parallèle des Pyrénées-Orientales et de la région toulousaine.

D’après L’Indépendant, si la Principauté a perdu de son attractivité en termes de bas prix à tous les rayons – pour tout type de produits (ndlr)-  elle abrite toujours un vaste commerce de tabac. Le paquet y est vendu dans les 2 euros. Revendu 5 euros en France.