En ce jour de spectaculaire protestation des agriculteurs, nous noterons la démarche actuelle de la Fédération nationale des Producteurs de Tabac s’adressant aux sénateurs (qui actuellement sont en tournée dans leurs circonscriptions dont un certain nombre sont rurales) dans la perspective du passage en séance publique du projet de loi de Santé de Marisol Touraine (voir Lmdt des 22, 24 et 30 juillet).
Nous reproduisons, ci-dessous, l’intégralité de cet appel : « Le 14 septembre, les planteurs de tabac français appellent les Sénateurs à voter contre le paquet générique ».
La Commission des Affaires Sociales du Sénat a montré la voie, le 22 Juillet dernier, en repoussant le paquet générique. Refusant une mesure plus dictée par l’idéologie et l’acharnement de la Ministre que par la protection de la Santé de nos concitoyens, la Commission a, dans sa grande sagesse et à une large majorité, prôné à la place, la transposition pure et simple de la Directive européenne, prévue chez la plupart de nos voisins producteurs de l’UE. Les Planteurs de tabac, comme l’ensemble de la filière, buralistes en tête, se félicitent de cette prise de position et attendent de la plénière qu’elle transforme l’essai en refusant une mesure à l’efficacité non avérée mais non sans conséquences pour les producteurs.
•• Une efficacité non avérée …
. L’Australie, premier pays à avoir adopté cette mesure, n’avait pas vu d’effet sur les ventes légales dans un premier temps. L’accompagnement d’une hausse des prix de 25% engendrant finalement une baisse alors que le trafic illicite repartait à la hausse à près de 14%
. Les sondages auprès des fumeurs montrent un scepticisme important, 83% estimant que le paquet neutre ne fera pas baisser la consommation.
•• Des conséquences prévisibles pour les planteurs …
La profession exprime sa grande inquiétude sur trois points spécifiques :
. Si les moyens de se différencier d’une marque à l’autre disparaissent, il y a fort à parier que les industriels, pour se constituer des parts de marché, se lancent, comme ils l’ont fait par le passé, dans une guerre des prix dont les premières victimes seraient bien évidemment le maillon faible de la filière : les planteurs, fournisseurs de matière première.
. Nous avons entrepris, après la perte des soutiens publics à la profession, des opérations de diversification de la production vers des niches spécifiques nous permettant de nous démarquer de nos concurrents internationaux (tabacs bio, tabacs à image régionale sud-ouest…). Ces efforts pourraient être réduits à néant si ces produits de niche ne pouvaient plus obtenir de visibilité, figeant le marché et fermant la porte aux innovations.
. Enfin, une augmentation du marché parallèle déjà florissant avec 25% des produits à fumer vendus qui échappent à la fiscalité française se ferait en partie avec des produits utilisant des tabacs d’origine douteuse et ne répondant pas aux critères de qualité et de traçabilité que les planteurs français se sont imposés pour répondre notamment aux contraintes tabac santé et aux attentes légitimes des consommateurs.
En conséquence, la filière tabacole française demande aux Sénateurs de refuser le paquet générique et de confirmer la transposition pure et simple de la Directive Européenne, position beaucoup plus sage, tant sous les angles sanitaires qu’économiques ».