La publication du rapport sénatorial préconisant de passer le prix d’un paquet de cigarettes à 25 euros d’ici 2040 (voir 31 mai) fait vivement réagir … Exemple à Orange (Vaucluse) d’après Le Dauphiné Libéré.
« Surtout que ça ne changera rien » explique la patronne du « Balto », « la seule chose qu’ils vont réussir à faire, c’est encourager encore un peu plus la contrebande et les gens à se fournir dans des pays moins taxés. » Elle en veut pour preuve, la chute de son chiffre d’affaires ces dernières semaines : « depuis l’annonce de la fin de la limitation du nombre de cartouches, que l’on peut ramener de l’étranger, j’en suis à 20 % de perte au moins. »
« Pas besoin de vivre à côté. Maintenant, les consommateurs y vont une fois tous les six mois, font le plein et reviennent » assure un confrère, « il y en a aussi qui font le voyage pour leurs amis ou la famille, même si c’est interdit. »
« Vous savez, désormais, les gens ne se cachent même plus. Quand on leur demande, ils sont de plus en plus nombreux à nous dire qu’ils se fournissent à l’étranger ou dans la rue » constate à son tour l’employé d’un autre buraliste.
Un discours qui fait écho aux chiffres de la Fédération des buralistes du Vaucluse. « En 2024, dans notre département, un paquet sur trois vient de la contrebande. Et cela ne fait qu’augmenter », assure Gilles Garnier, président de la fédération des buralistes du Vaucluse (voir 27 avril 2023), « sachant que le paquet est taxé à 86 % en France, l’État perd au moins trois milliards d’euros chaque année. C’est pour ça que ça ne passera jamais. »
Il ajoute : « À l’heure où le Gouvernement cherche à faire des économies de partout, cet argent, ils en ont bien besoin ». D’autant plus qu’« augmenter le prix du paquet n’a jamais fait baisser le nombre de fumeurs On en a eu la preuve avec la Covid. Juste avant le confinement, les tabacs frontaliers ont connu une hausse des achats de l’ordre de 220 %. C’était du jamais vu ».