Lors d’un banal contrôle routier ans, la nuit du vendredi 25 au samedi 26 août, trois hommes ont été interpellés aux Ageux, (entre Clermont et Creil, Oise) avec 1 500 cartouches de cigarettes de contrebande à bord de leur fourgonnette.
Encore un exemple illustrant le travail de ces convoyeurs de tabac de contrebande (souvent d’origine afghane ou pakistanaise) multipliant les voyages entre la Belgique et la région parisienne (voir 7 juin, 5 mai et 16 février).
•• Ils comparaissaient ce lundi 27 août devant le tribunal de Beauvais. À la barre, les versions divergent et s’opposent. Même l’un des avocats de la défense s’y perd … rapporte Le Courrier Picard.
D’un côté, S. -ressortissant afghan au statut de réfugié politique – affirme avoir été dupé par un compatriote – commerçant en région parisienne – qui devait lui donner 300 euros en échange d’un coup de main pour descendre une cargaison en provenance de Lille dont il affirme n’avoir jamais eu connaissance du contenu. Il devait voyager avec les deux autres prévenus. Tous trois ont leurs attaches du côté de Pierrefitte-sur-Seine en région parisienne.
•• De l’autre, deux cousins français, d’origine pakistanaise : l’un d’eux était au volant de la fourgonnette lors de l’interpellation (ce qu’il conteste) ; l’autre – agent de piste bagagiste à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, ex-déménageur- admet avoir prêté le véhicule (qui n’est pas le sien) qui a servi au transport de la marchandise et affirme – lui aussi – n’avoir jamais eu connaissance de la nature du convoi.
Une certitude, le trio a chargé la fourgonnette dans la banlieue lilloise. L’exploitation des données cellulaires montre qu’à trois reprises dans le courant du mois d’août – y compris la veille des faits – les deux cousins se seraient rendus en Belgique. « C’était pour aller voir les prostituées », glisse l’un des prévenus, guère convaincant.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le conducteur de la fourgonnette à six mois de prison avec maintien en détention. Le ressortissant afghan écope de huit mois de prison avec sursis, tout comme le salarié bagagiste. Et les trois prévenus devront s’acquitter de 158 000 euros d’amende douanière.