Le 12 décembre dernier, la Douane avait contrôlé un poids lourd venant d’Espagne sur la départementale D 6009 à hauteur de La Palme (28 kilomètres de Narbonne).
À l’intérieur du véhicule – conduit par un chauffeur ukrainien travaillant pour une entreprise polonaise – les agents repèrent deux chargements : l’un, apparent, comportant du carrelage, le deuxième étant enroulé dans un film plastique blanc.
En approfondissant leurs fouilles, les douaniers sont tombés sur une importante quantité de cigarettes siglées Marlboro. Tous les paquets, au nombre de 105 000, portent le même numéro de série … il s’agit de cigarettes de contrefaçon. Ce lundi 25 mars, le chauffeur ukrainien de 40 ans devait s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Narbonne.
•• Placé en garde à vue, le mis en cause avait nié en bloc dans un premier temps. Quelques jours avant cette saisie, il avait rallié l’Espagne pour un chargement en bois. À son arrivée de l’autre côté de la frontière, il avait contacté son employeur afin de récupérer des marchandises pour le retour. C’est chose qu’il a fait dans la région de Villarreal où il a chargé des matériaux de carrelage.
Puis lors de ses dernières auditions, le prévenu s’est livré : il a accepté aussi de transporter des cigarettes contre la somme de 5 000 euros. La marchandise aurait été chargée sur un parking de la Jonquera (tout près de la frontière française). Inconnu de la justice que ce soit en France, en Pologne ou en Ukraine, le chauffeur, qui n’est plus revenu dans son pays d’origine depuis le début de la guerre, s’est justifié en précisant qu’il doit venir en aide à ses enfants pour leurs études, et à sa femme malade, tous restés au pays.
•• Pour le ministère public, « le seul motif de ce trajet est ce trafic et le prévenu est membre d’un réseau structuré ». Dans son verdict, le tribunal a reconnu coupable le chauffeur des deux chefs de prévention. À savoir le transport en contrebande et la contrefaçon.
Une peine de deux ans d’emprisonnement dont un an assorti d’un sursis simple a été prononcée ainsi que son maintien en détention. Une amende douanière de 171 0000 euros a été demandée. (Voir aussi 23 mars 2024)