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4 Mai 2023 | Trafic
 

Dans la nuit du 25 au 26 avril dernier, les douaniers de Millau avaient contrôlé un ensemble routier qui venait de franchir le viaduc et s’était arrêté sur une aire de repos. Les douaniers avaient découvert plusieurs palettes de cartons sans identification commerciale qui ont révélé, une fois ouverts, pas moins de 1 tonne 780 kilos de cartouches de cigarettes Winston (voir 29 avril).

Voilà donc le chauffeur convoqué au tribunal, ce mardi 2 mai, au terme de sa garde à vue et d’une détention provisoire, pour s’expliquer à la justice. Nous reprenons le récit de La Dépêche du Midi. 

•• L’homme, de nationalité ukrainienne, a fui la guerre pour se réfugier en Pologne avec sa femme et son fils. À 53 ans, il retrouve du travail comme chauffeur routier pour une entreprise polonaise, pour 2 200 euros mensuels, après avoir été durant 18 ans convoyeur de fonds dans son pays.

Depuis ces derniers mois, il roule entre Pologne, France et Allemagne, avec diverses cargaisons. Là, c’est l’Espagne pour la première fois. Direction Cordoue.

•• Mais un membre de la direction de l’entreprise polonaise, avec lequel il n’a pas l’habitude de travailler, lui demande au dernier moment de prendre un chargement dans un entrepôt peu avant Barcelone pour remonter vers le nord. Sur place dans l’entrepôt, comme à son habitude, il laisse deux, puis trois personnes, s’occuper du chargement.

Il s’est avéré que sur le document de transport rédigé par un superviseur de l’entrepôt, ce n’est ni le bon lieu de chargement, ni le bon nombre de palettes, ni a fortiori la bonne mention concernant les marchandises qui ont été portées. « Tout était d’ordinaire bien établi, je n’ai pas été assez attentif pour vérifier avant de partir, je comptais le faire en cours de route » assure-t-il.

•• Pour la présidente du tribunal, sa culpabilité est engagée, sauf s’il peut démontrer sa bonne foi « de façon stricte ».

L’avocate du prévenu plaide la bonne foi dans tous ses détails et relève un fait troublant : « pour dormir durant la nuit, il s’est arrêté peu après le viaduc sur une aire de repos, là où chacun sait que les douaniers effectuent souvent des contrôles. S’il avait eu de la méfiance, avec un tel chargement, il ne l’aurait jamais fait ».

Et de relever que son client n’a jamais été condamné « et n’a cédé à aucune tentation quand il était convoyeur de fonds en Ukraine ». Elle réclame la relaxe, le tribunal la suivra, le chauffeur ressort libre de cette audience …