Cela ne fait pas un pli. Dès que les contrôles douaniers ou policiers s’exercent de façon plus pressante aux frontières, le marché du tabac se rééquilibre en France.
Nous l’avons vu récemment à la frontière belge (voir Lmdt du 21 décembre) et luxembourgeoise (voir Lmdt du 24 novembre). Un article du Parisien / Aujourd’hui en France (édition de l’Oise), de ce 27 décembre, nous le confirme.
Il est vrai que l’Oise est traversée par l’A1. Et que les dispositifs de contrôle mis en place pour l’état d’urgence n’ont pas tardé à faire leur effet. Le journaliste n’a pas eu à aller loin pour recueillir des témoignages éloquents :
• Adrien, habitant de Noyon, qui avait ses habitudes en Belgique (à 150 kilomètres) : « j’y ai déjà acheté jusqu’à 18 cartouches d’un coup. Puis, je revendais quelques paquets aux amis. La cartouche coûte environ moitié moins cher là-bas. Mais depuis la mise en place de l’état d’urgence, je n’y suis allé qu’une fois. Sur la route, il y avait beaucoup de gendarmes. J’ai aussi vu des douaniers. Je n’ai donc pris qu’une cartouche. Avec le prix de l’essence et l’usure de la voiture, le déplacement ne vaut plus la peine pour si peu de de revente » (sic).
• Stéphanie Abbab, gérante d’un tabac-presse à Nanteuil-le-Haudouin : « nous recevons désormais des clients qui ne sont pas des habitués et qui viennent nous acheter des cigarettes. En un mois, notre chiffre d’affaires a augmenté d’environ 20 % environ ».
• Martine Dussaule (présidente de la chambre syndicale des buralistes de l’Oise), à Compiègne : « c’est vrai que nous notons un léger mieux sur les ventes de tabac ».
• Le couple Ribeyre, buralistes à Noyon : « il est trop tôt pour voir s’il y a du mieux. L’état d’urgence joue peut-être sur la contrebande, car on ne peut pas nier son existence. Avant, nous étions à Saint-Quentin et les vendeurs à la sauvette agissaient en plein jour sur la place du marché ! ».
Le Parisien rappelle que l’état d’urgence court, pour l’heure, jusqu’à février.