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25 Juil 2021 | Profession
 

Alors que le marché des paris sportifs en ligne continue de croître fortement, l’Autorité nationale des Jeux entend mieux encadrer la publicité des opérateurs, afin d’endiguer une dérive constatée lors du dernier Euro de football (voir 22 juillet). Les bonus abusifs et les sites de pronostics sont également dans son collimateur.

Le sujet était ainsi au cœur d’une visioconférence, menée ce mardi 20 juillet, par la présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin (voir 12 juillet) avec les acteurs agréés du marché, rapporte Les Échos.

•• Bien plus encore que le battage publicitaire, coutumier lors de ces grands événements sportifs, ce sont surtout certains messages ou spots pour le moins connotés et visant les jeunes qui ont interpellé l’ANJ, mais aussi de tiers observateurs. Cela vaut, entre autres, pour le « Tout pour la daronne » de Winamax, le « Betclic khalass » (soit « Betclic paie»», en arabe), ou encore le « Bêtes de paris, bête de plaisir ! » de Zebet.

« L’Euro a conforté la vigilance du régulateur. Quand un marché tend à croître de 80 %, on augmente de façon quasi automatique le nombre de joueurs à risque. Nous avons affaire à de nouveaux joueurs, pour l’essentiel des jeunes qu’il faut protéger » commente Isabelle Falque-Pierrotin, « il faut s’interroger sur le complément de notre boîte à outils en matière de publicité. »

•• La présidente de l’ANJ entend établir de « nouvelles lignes directrices d’ici à la fin de l’année », afin de disposer d’un nouveau cadre dès 2022, année marquée par le Mondial de football au Qatar.

« On s’achemine vers un encadrement plus strict. Il s’agit d’abord d’avoir un encadrement plus explicite, de mieux définir ce qui est possible ou pas en matière de publicité. Par voie de conséquence, l’opérateur sera dans une situation de manquement s’il sort du cadre » résume-t-elle.

•• C’est tout l’enjeu de la concertation en cours avec les opérateurs, avec lesquels l’ANJ prévoit notamment de faire le point sur leur niveau de dépenses publicitaires à mi-année.

« Les budgets prévoient une hausse de 26 % en moyenne sur l’année. Si on constate un dépassement du déclaratif, il y aura manifestement un problème » observe la présidente. La réflexion sera aussi nourrie par un « débat public » prévu à la rentrée, et un travail de concert avec l’ARPP, l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité.

En outre, l’ANJ compte préciser les règles en matière d’attribution de bonus aux joueurs, là encore d’ici la fin de l’année. « Il a été posé le principe de gratifications raisonnables. Encore faut-il en définir les limites » précise sa présidente toujours dans Les Échos.

•• L’accompagnement des « joueurs pathologiques » est un autre sujet de préoccupation. L’autorité de régulation doit mener cet été une mission de contrôle des actions des opérateurs.

Ce sujet sensible doit également faire l’objet d’un séminaire de recherche fin septembre. « Notre objectif est de maintenir une pratique du jeu raisonnable. Et cela est dans l’intérêt des opérateurs » souligne Isabelle Falque-Pierrotin, qui évoque « le dépôt de plaintes de joueurs ».

•• L’heure est d’autant plus à la mobilisation à l’ANJ sur les jeux d’argent et de hasard sur Internet, qu’elle a également décidé de se pencher sur le cas des sites marchands de pronostics. « Nous avons identifié une cinquantaine de sites illégaux » déclare sa présidente, et de prévenir que « les procureurs de la République compétents seront saisis au cas par cas ».

Une procédure est déjà lancée sur Paris. Sur ce sujet, l’ANJ compte œuvrer avec le CSA et la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). En substance, explique-t-on à l’autorité de régulation, il s’agit d’une pratique commerciale trompeuse.