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3 Nov 2022 | Vapotage
 

Les puffs sont des e-cigarettes jetables, aux designs flashys et aux saveurs très attractives pour un public bien trop jeune (voir 19 et 26 octobre).  Face à cette déferlante commerciale et cette aberration écologique et sanitaire, Seita lance son système de vapotage qui se veut plus responsable, vendu dans le réseau des buralistes (voir 13 octobre).

Ainsi débute un article de Challenges, signé Jean-François Arnaud, dont nous reprenons l’essentiel.

Romain Laroche, directeur général de la Seita, annonce le programme en dégainant sa nouvelle cigarette électronique baptisée Blu 2.0 : « jai lintention de remettre Seita au centre de l’échiquier en France »

•• L’ancienne société nationale des tabacs (…) est aujourd’hui une PME de 290 salariés qui réalise 224 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle commercialise toujours les mythiques Gitanes, Gauloises et Bastos, les cigarillos Ninas et Fleur de Savane ou encore le papier Rizla +, mais les cigarettes sont fabriquées en Pologne.

Et la reconquête que le directeur appelle de ses vœux n’est pas prévue dans le tabac. « Nous ciblons les 3 millions de vapoteurs français, dont la moitié sont aussi des fumeurs, en leur proposant un système fiable, sûr et avec une batterie possédant une autonomie accrue », détaille Romain Laroche. Commercialisé dans le réseau des buralistes, Blu 2.0 est un système exclusif (…)

•• C’est en effet avec les recharges de liquide que l’entreprise prévoit de réaliser l’essentiel du profit, selon un modèle économique qui a fait la fortune de Nespresso dans le monde du café.

Parmi les industriels du tabac, le concurrent British American Tobacco domine ce marché des vapoteuses commercialisées dans les bureaux de tabac, mais ce n’est qu’une partie de l’ensemble. Plus de la moitié des ventes sont réalisées dans des magasins spécialisés et un quart sur Internet. Soit au total pour l’e-cigarette, un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en France, tous circuits confondus. Le marché est donc encore loin de rattraper les 21,6 milliards réalisés par le tabac traditionnel (dont 17,6 milliards de taxes pour l’État).

•• Mais le vapotage progresse, même si le nombre d’adeptes semble s’être stabilisé. « Le segment le plus dynamique est celui des e-cigarettes jetables, communément appelées « puff », disponibles dans tous les réseaux y compris chez les buralistes », explique Brice Lepoutre, le directeur général des magasins Cigaverte. « Cest sans doute pour sattaquer à ces produits, qui rencontrent un gros succès ces derniers temps, que la Seita sort du bois. »

Arborant un look flashy, des saveurs très sucrées de fruits et de bonbons acidulés, les « puff » posent de nombreux problèmes. Ils séduisent un public souvent mineur, ce qui est interdit par la loi, et nuisent gravement à l’environnement, car c’est tout l’appareil (batterie, composants électroniques et plastiques) qui est mis à la poubelle quand le réservoir est vide.

« Par éthique, nous refusons den vendre car cest une aberration écologique », s’indigne Brice Lepoutre. Mais ce n’est pas le cas de certaines épiceries, discounters, boutiques en ligne et enseignes de solderie qui en vendent comme des petits pains. Gifi par exemple propose toute une gamme de ces produits électroniques jetables. Des commerces où il est rare que l’on vérifie l’âge des acheteurs.

Dans ce contexte, la bataille s’annonce difficile pour Seita. D’autant que les pouvoirs publics qui rechignent à reconnaître que le vapotage permettrait d’arrêter de fumer, n’en facilitent pas la vente et interdisent même sa publicité. Le Royaume-Uni, qui a fait des choix inverses, constate une forte baisse du nombre d’accros au tabac.