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25 Août 2014 | Profession
 

BraqueurOn ne saluera jamais assez le courage de Martine, buraliste de 66 ans à Saint-Barthélemy-d’Agenais, qui vient d’essuyer, vendredi dernier le 22 août, son cinquième braquage depuis 2010 (voir Lemondedutabac du 23 août).

Martine qui avait déjà subi le pire, en juin 2012 : agressée chez elle pendant la nuit, battue, retenue en otage pendant que l’on dévalisait son magasin et la réserve (butin : 178 cartouches) avant d’être abandonnée  dans la nature jusqu’à ce qu’on la retrouve  au petit matin. Les trois vauriens auteurs de cette violence barbare ont écopés, depuis, entre 10 et 12 ans ferme (voir Lemondedutabac du 16 juin). Martine, elle, avait courageusement repris son métier de buraliste. Comme elle l’a fait, ce samedi, après l’agression de la veille. Cette cinquième agression …

Cette histoire sonne  comme le point d’orgue d’un été passablement compliqué pour la sécurité des buralistes et de leurs clients. Comme ce drame de Dolomieu, dans l’Isère, où le client d’une buraliste a été assassiné par deux jeunes malfaiteurs  s’enfuyant avec six cartouches (voir Lemondedutabac des 1er et 4 août). Comme ces multiples cas que nous relatons quasi-quotidiennement sous l’intitulé « Chronique d’une insécurité ordinaire ».

Sachant que toute la filière est concernée par ce climat insécuritaire pesant : trois camions Logista de livraison tabac braqués, avec violence à l’appui, en quinze jours. Deux dans le Var, pour 300 cartons (voir Lemondedutabac du 14 août) ; l’un en Seine-Saint-Denis, pour 400 cartons (voir Lemondedutabac du 20 août).

Cette insécurité omniprésente sera à l’ordre du jour de la prochaine rencontre – le 18 septembre –  entre le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et Pascal Montredon, lesquels sont restés en contact pendant l’été (voir Lemondedutabac du 8 août).

Car il s’agit bien de renforcer les mesures permettant de sécuriser le réseau des buralistes, et l’ensemble de la filière, à la hauteur des menaces actuelles : avec plus de surveillance policière, une protection accrue des points de vente (comme avec la vidéo-surveillance extérieure, par exemple) et une sécurisation encore renforcée des livraisons. Pour ne citer que ces exemples.

Et en désignant clairement – pour mieux la combattre – la cause principale de la plupart de ces agressions qui n’ont rien à voir avec « l’air du temps de crise » : l’immense intérêt de pouvoir écouler facilement le produit de ces vols sur un marché parallèle du tabac dont tous les indicateurs sont à la hausse.