Pour Frédéric Pailhé (président de la fédération de la Haute-Garonne / voir 2 avril), les conséquences de la nouvelle réglementation (voir 29 mars) sur le transport intra-européen du tabac par les particuliers vont vite se faire sentir.
« D’un côté, nous menons une politique de santé qui est basée sur la hausse du prix du tabac. Et d’un autre côté, nous libéralisons pour que les gens achètent moins cher dans des pays étrangers. Je suis contre à 100 %. C’est l’inverse d’une politique de santé » estime-t-il dans La Dépêche du Midi (ndlr : avant que le ministre n’apporte des précisions sur le nouveau mode opératoire des Douanes se voulant plus efficace que l’antérieur / voir 12 et 11 avril).
« Ce ne sont même pas les trafiquants dans la rue qui vont nous faire du mal. C’est votre propre voisin, celui qui va chercher quatre cartouches et qui en revendra deux à sa voisine ou à ses amis ».
Le représentant des buralistes de Haute-Garonne reprend : « certains buralistes vont rester sur le carreau, c’est obligé. Les affaires qui étaient un peu déjà en difficulté ou celles qui viennent de se lancer et qui ne pourront pas rembourser leurs emprunts. Celles-là vont disparaître ». Pour qu’il y ait moins de fumeurs, il préconise de mettre davantage l’accent sur la pédagogie. Et d’arrêter d’augmenter les prix du tabac, car cela « provoque de l’évasion fiscale ».
Quant aux aides à la diversification, elles semblent avoir leurs limites : « moi-même, je vais refaire mon magasin. Je vais l’axer sur le PMU et deux ou trois autres activités. Mais les clients ne viendront pas parce qu’ils ont vu des bibelots magnifiques dans ma vitrine. Le tabac reste l’ADN de nos 23 000 commerces », conclut-il.