Premières réactions de buralistes frontaliers après la publication du décret sur l’importation de tabac par les particuliers (voir 29 mars 2024).
•• Hervé Garnier, président de la fédération des buralistes en Meurthe-et-Moselle (et vice-président de la Confédération) dans Le Républicain Lorrain : « en réalité, cela ne va rien changer. On subit depuis longtemps ce marché parallèle. Certes, en 2019, on avait obtenu cette restriction à une cartouche et c’est une bonne chose. Mais on s’aperçoit sur le terrain qu’elle est peu respectée. Les forces de l’ordre manquent de moyens pour la faire appliquer. Tant que les consommateurs n’auront pas peur d’être verbalisés, ils prendront le risque. Point positif cependant : les Douanes pourront toujours intervenir en tenant compte de la notion de consommation personnelle. Donc les abus pourront toujours être punis. »
« Notre combat c’est que dans tous les pays européens, les personnes soient limitées à une cartouche de transport. Tout le monde est d’accord, sauf le Luxembourg et Andorre qui sont les dealers de l’Europe en matière de tabacs. Eux se fichent des politiques de santé, ce qui compte à leurs yeux c’est la fiscalité ! Cette revendication est portée par la Confédération Européenne des Détaillants en Tabac et nous espérons bien la voir aboutir. »
•• François Mercier, président de la fédération des buralistes de la Meuse dans L’Est Républicain : « Le décret donne aux douaniers et aux forces de l’ordre les coudées un peu plus franches pour contrôler le transport du tabac. Le Gouvernement a choisi néanmoins de ne pas fixer de seuil d’importation … C’est pourquoi ce décret ne nous satisfait qu’à moitié car le plan Colbert 2, qui a mobilisé plus de 10 000 agents pendant une semaine, s’est soldé par la saisie de 27 tonnes de tabac, 108 interpellations et 52 demandes de fermeture administrative de commerces. C’est dire l’ampleur du marché parallèle. Un marché qui comprend la marchandise achetée à l’étranger et la marchandise contrefaite, plus dangereuse (…)
«La vraie question, c’est la fiscalité. On demande donc un moratoire de plusieurs années pour être un peu plus en harmonie avec les pays frontaliers et le fer de lance de tout ça, c’est la santé publique (…) On est satisfaits du travail des douaniers et des forces de l’ordre mais, s’il n’y a pas plus de saisies, c’est parce qu’ils ne sont pas assez nombreux. Le marché parallèle nourrit la délinquance et la violence. »