La visite du ministre des Comptes publics avait été annoncée le matin même de ce 29 mars. Dans l’Oise, à Saint-Leu-d’Esserent, Thomas Cazenave est venu apporter tout son soutien au réseau des buralistes à l’occasion d’une table-ronde organisée chez l’un d’eux. Extraits de Oise Hebdo.
« Nous sommes là pour échanger et vous rassurer en évoquant les nouvelles mesures prises pour lutter contre le tabac clandestin, le tabac illégal » a déclaré le ministre en introduction devant un échantillon de buralistes du département, venant de Thiverny, de Creil, de Beauvais, de Margny-lès-Compiègne ou Compiègne même ou encore de petites communes.
•• L’État et les buralistes ont en point commun de devoir lutter contre le fléau de la contrebande. Avec la nouvelle réglementation (voir 29 mars), les Douanes voient leur pouvoir encore étendus et leurs moyens d’actions allongés a alors assuré le Ministre. Les brigades cynophiles sont de plus en plus présentes et les scanners mobiles permettent une augmentation de contrôles, notamment dans les zones portuaires, les containers étant particulièrement prisés des trafiquants.
Les commerces vendant abusivement du tabac sont de plus en plus contrôlés et les abus sévèrement punis. « Nous faisons en sorte de constituer des dossiers béton qui, lorsqu’ils arrivent sur le bureau des préfectures, n’ont aucune chance d’être retoqués », a expliqué le Directeur régional des Douanes, Michaël Lachaux. Une affirmation confirmée par Catherine Séguin, préfète du département de l’Oise.
•• Serrer la vis, les buralistes attendaient cela avec impatience. Ils l’attendaient d’autant plus que ces derniers temps les agressions sur leur personne ont été multipliées. « Nous sommes très présents sur le suivi des dossiers, étudiant les possibilités de nouveaux équipements subventionnables », a assuré avec détermination le patron des buralistes, Philippe Coy.
« Il y a un autre problème. C’est que le département de l’Oise relie l’Europe du Nord aussi bien par voie fluviale que par les réseaux routiers et autoroutiers. C’est la spécificité de notre département, ce qui favorise de fait le trafic de tabac. Les moyens en œuvre doivent être en conséquence et même si je salue l’effort mené sur la lutte contre le tabac illégal, je pense qu’il faut développer encore d’autres moyens pour lutter contre ce fléau, contre les agressions à répétition des buralistes, des agressions de plus en plus violentes, souvent dans des zones urbaines » a évoqué à son tour le député RN Alexandre Sabatou.
« Il faudrait éviter la tentation et pour cela, il faudrait harmoniser les taxes au niveau européen. Mais là, nous pensons qu’il ne faut pas se leurrer. Les pays qui pratiquent des taxes plus basses ne vont pas s’aligner vers le haut et la France n’acceptera pas de vendre le paquet de cigarettes moins cher. Nous sommes sur un problème insoluble » ont affirmé plusieurs buralistes. « Nous travaillons sur des pistes. Rien n’est impossible », a répondu Thomas Cazenave.
•• « Il n’y a pas suffisamment de répression quand nous nous retrouvons face à des gens qui vendent des paquets de cigarettes illégaux à quelques dizaines de mètres de nous. Il y a la peur des représailles en cas de dénonciation notamment sur la plateforme Stop Trafic Tabac », constate une buraliste.
« En réponse, c’est pour cela qu’il est précisé que l’anonymat du requérant est préservé. Les éléments sont vérifiés pour qu’il n’y ait pas de dénonciations abusives, mais l’identité du contributeur ne sera jamais dévoilée », a souligné Serdar Kaya, président des buralistes de l’Oise (administrateur de la Confédération).