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16 Avr 2022 | Profession
 

Plusieurs buralistes calaisiens sont réellement inquiets par l’explosion actuelle de la contrebande et parlent, dans Nord Littoral, de « période très compliquée » pour leur profession (voir 11 avril et 10 mars 2022, 9 juillet 2021). 

•• « On a tout de suite constaté une explosion à partir de la fin du premier confinement » selon Éric Dekuypere, installé depuis 2014. « Mais c’est vraiment au début du deuxième confinement que l’importation de tabac de contrebande a littéralement explosé. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il n’y a pas besoin de se renseigner en profondeur. 

« Il suffit d’aller sur Facebook et les réseaux sociaux pour trouver tous les revendeurs qui agissent de chez eux la plupart du temps, en toute impunité ».

•• Si Calais est évidemment largement touché par cette tendance avec la proximité de la Belgique, le passage important des transporteurs sur le territoire semble favoriser cette tendance.

Avec parfois des chauffeurs routiers, principalement étrangers, qui profitent de leur passage au Luxembourg ou en Belgique pour acheter de très grandes quantités de tabac afin de les revendre dans les Hauts-de-France, à Calais, ou parfois même en Angleterre, où la demande est elle aussi très forte. Les services des Douanes ont appréhendé nombre d’entre eux au tunnel sous la Manche ou sur le port de Calais.

Mais quelle part du trafic représentent ces arrestations ? « Pour moi, les revendeurs ne sont pas assez sanctionnés. Il va falloir mettre les moyens pour augmenter les contrôles », termine-t-il (voir 8 mars 2022, 31 et 21 décembre 2021).

•• Pour Sylvain Hodicq (photo), président de la Chambre syndicale des buralistes du Calaisis (et administrateur de la Confédération), « le problème n’est pas nouveau, et on a toujours à notre disposition des moyens de lutte. Cela passe par les déclarations aux Douanes. Il faut le faire, même si on a rarement le retour des autorités. On aimerait bien savoir quelles suites sont données … »

Et de poursuivre, « il y a la contrebande et il y a la contrefaçon. On est face aux deux fléaux. Et cela se passe via Internet: comme la vente de tabac est réglementée et que les mots-clés ne passent pas, les fraudeurs passent une annonce pour vendre des chaises ou une machine à laver, et sur les chaises ou la machine, ils mettent du tabac bien visible pour la photo. Le message est clair. »

La lutte semble bien inégale ? « C’est vrai, mais il faut se battre … et aussi continuer, nous les professionnels, à évoluer, à nous réinventer ».