On en sait plus sur la chanson préférée de Pierre Kopp (économiste, avocat, professeur à la Sorbonne, notamment auteur d’un rapport sur le coût du tabac) … que sur l’efficacité du paquet neutre, après son passage à Franceinfo dans « L’Éco de Jean-Paul Chapel » de ce lundi 2 janvier.
Après un rapide « le paquet neutre, oui, c’est bien ; oui, c’est positif », l’avocat du CNCT dans une plainte contre les fabricants (voir Lmdt du 25 janvier 2015) est vite revenu à ses sujets de prédilection.
•• « Si vous voulez faire en sorte que les gens diminuent leur consommation, il faut qu’ils aient la certitude que le prix (du tabac, ndlr) va continuer d’augmenter … et pas comme ces dernières années. Il faut arrêter aujourd’hui parce que ça va continuer d’augmenter ».
« Mais, sept euros, c’est déjà cher ! » lui fait remarquer le journaliste. Réponse laconique : « Oui. Mais, arrêter c’est une économie de santé et de budget ».
•• Retour sur la plainte du CNCT : « les cigarettiers sont censés ne pas se coordonner puisqu’il y a des lois contre les cartels. Mais par une sorte de miracle, chaque année, au centime près, chaque cigarettier augmente sa marque. Cartel ou entente ? Ce n’est pas encore prouvé mais cela semble manifeste. Mais surtout ce qui est important c’est que ses effets jouent contre la santé publique. Les industriels du tabac s’entendent pour maintenir leurs profits et faire en sorte que la consommation ne diminue pas en jouant sur les prix. Ce sont quelques dizaines de milliards de bénéfices : c’est un secteur qui fonctionne très bien je vous rassure ! ».
•• Retour sur son rapport (voir Lmdt du 11 septembre 2015) : « dans un pantalon il y a deux poches : pour le tabac , il y a l’argent qui rentre du fait des taxes et puis il y a 25 milliards qui sort par l’autre poche. Or les dépenses publiques consacrées au tabac sont supérieures aux rentrées : le tabac est une perte pour la collectivité et une perte pour l’Etat. Ça coûte beaucoup plus cher que ça ne rapporte à l’Etat. Sans parler des vies, des maladies, des troubles que ça engendre »
•• Enfin, Pierre Kopp en défenseur de la dépénalisation du cannabis (dans un rapport avec Terra Nova, voir Lmdt du 19 décembre 2014) : « c’est déjà une excellente chose que le débat soit ouvert et qu’on puisse en discuter sans aprioris idéologiques violents. Aujourd’hui la régulation du marché est faite par des organisations criminelles, personnellement je préférerais que ce soit l’Etat. La légalisation permettrait non pas de se défoncer matin, midi, et soir, évidemment mais de taxer le cannabis, de faire en sorte que de l’argent entre pour faire de la prévention et des soins ».
Même si on s’en moque un peu, la chanson préférée de Pierre Kopp, c’est « Time is on my side » des Rolling Stones : « pour un avocat c’est de circonstances, à la fin on va gagner quoi ! ».