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18 Nov 2022 | Profession
 

Gérard Vidal, président de la fédération des buralistes de Haute-Garonne, dénonce une fois encore l’écart du prix d’un paquet de cigarettes ente la France et l’Espagne, qui selon lui, provoquerait la hausse du trafic. Interview dans La Dépêche du Midi (voir 15 novembre). 

• Depuis la prise de vos fonctions, vous dénoncez les écarts de prix entre la France et l’Espagne …

G. V. : Depuis 2000, quand j’ai pris la tête de la fédération, j’ai alerté sur le problème que présente l’écart de prix entre un paquet de cigarettes d’Espagne et un de France. L’écart de prix n’a jamais été aussi important. 

Le prix du paquet en France est de 10,50 euros en France et 5,50 euros en Espagne, où le tabac n’est que peu taxé. En Andorre, ce prix descend à 3,50 euros. Jacques Chirac avait augmenté le prix du tabac mais cette politique de santé … soit elle est européenne ou elle n’existe pas. Le nombre de fumeurs ne diminue pas contrairement à ce que le Gouvernement avance.

• Selon vous, cette différence sur le prix du tabac contribue-t-elle a dopé le business parallèle ?

G. V. : Plusieurs profils se rendent régulièrement en Espagne ou en Andorre. Il y a le papi ou la mamie qui prennent le bus pour s’y rendre et respecte les quotas. Les fumeurs réguliers qui eux aussi respectent plus ou moins la limite imposée. Ensuite il y a les trafiquants qui organisent des go fast.

Ce marché parallèle a explosé à cause du prix du paquet de cigarettes. Les gens n’arrêtent pas de fumer. Ils vont fumer ailleurs. Ailleurs, c’est surtout sur les points de deal. Dans quelques années, si la situation n’évolue pas, le monopole du tabac sera dans la rue.

• De quelle manière la hausse du trafic de cigarettes impacte les buralistes ?

G. V. : Nationalement, de septembre 2021 à septembre 2022, les volumes de cigarettes vendus légalement chez les buralistes ont chuté de -7,3 %. Sur cette période, le chiffre atteint -17,6 % en Haute-Garonne, c’est dû à l’Espagne et à l’Andorre. Le département le plus touché par cette baisse est forcément les Hautes-Pyrénées, où le nombre de paquets vendus a baissé de -25 %.

Aujourd’hui, les buralistes doivent se transformer et diversifier leurs offres. La mutation de nos commerces s’est déjà amorcée. Nous devenons le drugstore de demain. Si nous ne prenons pas ce virage, nous devrons plier boutique.