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11 Jan 2016 | Profession
 

CigarettesAprès six années de baisse, les ventes de cigarettes dans l’Hexagone ont pour la première fois enregistré une hausse de 1% (voir Lmdt de ce jour et du 8 janvier), liée à une stabilité des prix mais aussi à des contrôles accrus aux frontières, qui ont fait baisser les achats de cigarettes dans les pays voisins, annonce l’AFP ce soir, dans un communiqué, avant de recueillir plusieurs commentaires.

Au cours de l’année passée, 45,46 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l’Hexagone, soit une hausse de 1% par rapport à l’année précédente, selon des premiers chiffres publiés par Logista France, fournisseur des buralistes. En valeur, la hausse de ventes des cigarettes est de 1,2%, à 15,34 milliards d’euros.

Si l’on prend en compte le total des ventes de tabac (incluant cigares, tabac à rouler…), elles s’établissent à 56,32 milliards d’unités, enregistrant une hausse de 1,6% sur 2014. Les deux années précédentes, les ventes de cigarettes avaient enregistré des baisses en volume de 5,3% en 2014 et 7,5% en 2013, poursuit l’AFP.

• « Si les ventes de cigarettes légales (chez les buralistes) ont augmenté de 1,2% en valeur, la consommation elle est restée absolument identique. A ce jour aucun élément ne permet d’affirmer que la prévalence, soit le nombre de fumeurs, a augmenté », a expliqué à l’AFP Éric Sensi, directeur des affaires corporate chez Seita, filiale française d’Imperial Tobacco.

« Ce n’est pas la consommation de tabac qui augmente mais bien les ventes légales chez les buralistes au dépend des flux transfrontaliers. Il ne s’agit que d’un simple transfert des achats illégaux vers les achats légaux », précise-t-il.

Par ailleurs, « les événements récents ont entraîné des contrôles aux frontières plus importants, donc à moins de recours aux achats de cigarettes transfrontaliers ces derniers mois », a-t-il souligné.

• Pour Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, « depuis « Charlie » et les attentats de novembre, les personnes réfléchissent à deux fois avant d’acheter plus de quatre cartouches de cigarettes à l’étranger (le maximum légal, ndlr), sachant qu’ils seront contrôlés ».

« Sur l’année, cette stabilité a conduit à un resserrement des écarts de prix avec les pays voisins de la France », ajoute M. Sensi.

• Pour Bertrand Dautzenberg, pneumologue à La Pitié-Salpêtrière (Paris) et président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), « le gouvernement a renoncé à une augmentation des prix du paquet de cigarettes en 2015, une politique voulue, qui a fait gagner de l’argent. L’Etat devrait plutôt faire de la prévention de santé », a-t-il martelé. M. Dautzenberg, comme les buralistes ou certains fabricants, demandent « une vraie mesure de consommation du tabac en France, c’est essentiel », ajoute-t-il.

Le tabac à rouler, prisé des jeunes, a lui aussi enregistré en 2015 une hausse de 5,9% en volume, à 9,24 milliards d’unités. Ce tabac « est beaucoup moins taxé. Auparavant, avec un paquet de 30 grammes de tabac à rouler, on faisait 40 cigarettes et maintenant, c’est 60 à 80 car la technologie du tabac a été modifiée », regrette le professeur.