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Pays BasqueUn chapelet de mesures visant les fumeurs de cigarettes traditionnelles ou électroniques – avec des nuances surprenantes dues au tropisme local – constitue la nouvelle « loi de prévention intégrale des addictions et dépendances aux drogues » adoptée par le parlement régional basque, ce jeudi 7 avril (à l’unanimité, à l’exception de l’UPyD, un petit groupe de centre-gauche opposé à toute velléité indépendantiste) :

• Avec une interdiction de fumer « dans tous les lieux accessibles au public qu’ils soient clos ou semi-clos, que le propriétaire soit public ou privé ». Par rapport à la loi actuelle espagnole, interdisant de fumer dans un certain nombre de lieux fermés (entreprises, commerces, bars, restaurants, établissements scolaires, etc.), cela signifie concrètement que l’on ne pourra plus fumer dans les stades, les frontons de pelote basque et les arènes de corridas ayant des tribunes couvertes mais à l’air libre.

Mauvaise nouvelle pour certains supporters du grand club Athletic de Bilbao qui avaient l’habitude de célébrer les buts de leur équipe en allumant un cigare (on ne pourra pas y boire, non plus, la moindre consommation titrée en alcool).

Mais la loi présente une exception, la mesure ne s’appliquant pas aux « tsokos » (ou peñas, ou sociedades gastrónomicas), ces associations extrêmement répandues là-bas où l’on festoie gaiement autour d’un repas auquel ont contribué tous les participants : « cette dérogation est valable dans mesure où la majorité des membres ont approuvé la liberté de fumer ».

Ce qui a amené le secteur CHR à monter au créneau : « pour nos établissements, cela va se traduire par un transfert de plus en faveur de la concurrence. La loi stipule normalement que l’on ne doit pas fumer là où des aliments sont manipulés » (Kino Martinez, secrétaire général de la fédération des hôteliers du Guipuzcoa).

• Strictement les mêmes mesures ont été adoptées concernant l’usage de la cigarette électronique. « Le parlement basque s’est montré sourd aux arguments du secteur de la vape et de la communauté médico-scientifique internationale » (Alejandro Rodriguez, président de l’association nationale de la cigarette électronique). On recense 30 000 vapoteurs au Pays Basque espagnol.

• En même temps, la loi autorise l’installation de « clubs de cannabis » dans des établissements dédiés où l’on pourra accéder pour s’approvisionner et fumer dès lors que l’on est majeur. Tout va bien de ce côté-là.

Pour en revenir aux produits du tabac, nous n’insisterons pas sur le fait que l’économie frontalière basque repose sur l’activité des « ventas » dont l’offre aux fumeurs français reste abondante et fait même l’objet d’investissements permanents (voir Lmdt du 6 janvier).