Traumatisé par la destruction totale de son magasin, à Lormont (10 kilomètres de Bordeaux, Gironde), lors des émeutes de l’été 2023, un buraliste a réussi à rebondir et à ouvrir un nouveau tabac-presse ailleurs … dans une ville de l’agglomération bordelaise, sur la rive gauche (voir 5 août 2023).
Dans la nuit du 29 au 30 juin 2023, Cyrille Bombillon avait assisté en direct, depuis chez lui via sa caméra de surveillance, à l’assaut mené par une bande de jeunes contre son établissement.
•• « Il y en avait des dizaines avec cagoules et foulards » témoigne-t-il à Sud-Ouest. « Certains étaient torse nu et ils avaient de grands bâtons. Ils ont levé le rideau de fer, et se sont mis à voler les cigarettes et les jeux de grattage. Ils faisaient des allers et retours. Puis ils ont incendié une poubelle et le feu s’est propagé dans mon commerce. » De son magasin, il ne reste rien à sauver, pas même le plafond.
Propriétaire du fonds commerce, il reçoit quatre jours plus tard les experts de son assureur venus constater les dégâts. Son objectif est de toucher son indemnisation le plus rapidement possible.
•• Dans son épreuve, le commerçant reçoit l’appui de la Fédération départementale des buralistes de la Gironde et de son président Antoine Bairras. Une rencontre est même organisée avec le député de Gironde, Thomas Cazenave (Renaissance), fraîchement nommé ministre délégué aux Comptes publics.
La Confédération a obtenu, au niveau national, une aide exceptionnelle de 10 000 euros accordée par l’État aux buralistes vandalisés (voir 3, 4 août). L’argent est rapidement versé.
« Notre Confédération » complète Antoine Bairras, « a aussi créé une assurance faite par les buralistes, pour les buralistes, d’où qu’ils soient, c’est la Mudetaf. C’est ce qui a permis à Cyrille de recevoir rapidement des provisions sur perte d’exploitation. Le sinistre qu’il a vécu a été réglé en moins de six mois. »
D’expertises en contre-expertises, l’argent a fini par être versé en décembre 2023. « Aujourd’hui, Cyrille Bombillon est un homme heureux et surtout il est resté buraliste », se satisfait Antoine Bairras.
« J’ai décidé de contracter un prêt et de racheter un bureau de tabac dans un endroit calme », dit l’intéressé, qui souhaite rester discret sur sa nouvelle localisation. « À terme, je revendrai cette affaire : pour l’instant, je fais quatre-vingts heures par semaine et ouvre tous les jours. »