Vingt jours après les émeutes urbaines qui ont aussi frappé Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de premiers procès se sont tenus ce jeudi 20 juillet (voir 7 et 4 juillet).
Deux jeunes, à peine majeurs, et un trentenaire au lourd passé judiciaire, ont été jugés pour leur participation dans les pillages et vols de deux bar-tabac et d’un magasin de chaussures dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Résumé de l’audience par Ouest France.
•• Le benjamin des trois prévenus, tout juste majeur, interpellé avec des chaussures de sport, des paquets de cigarettes et de tabac à rouler le soir des émeutes, se montre peu loquace. Tout juste concède-t-il, avec désinvolture, « avoir récupéré les cigarettes, car je n’ai pas les moyens d’en acheter ». La peine de cinq mois de prison ferme est aménagée sous surveillance électronique.
Les cigarettes récupérées lors de cette nuit de chaos provenaient du bar-tabac « Le Balto » dont les nouveaux propriétaires venaient de récupérer les clés (voir 7 juillet).
•• C’est à cette séquence de pillage qu’a reconnu avoir participé la jeune prévenue de 21 ans, à la silhouette frêle.
Contrairement à son homologue assis à côté d’elle, elle lâche, timidement, des regrets au tribunal : « j’ai vu ce qu’il se passait sur les réseaux sociaux au cours de la soirée et je me suis rendue dans le centre-ville. J’ai été prise par l’effet de groupe. »
Elle est interpellée cette nuit-là avec dix paquets de cigarettes qu’elle comptait revendre. Sortant de détention, elle devra effectuer 105 heures de travaux d’intérêt général dans les dix-huit prochains mois.
•• Les séjours derrière les barreaux, le troisième prévenu, jugé séparément des deux autres, connaît. À 33 ans, il présente un casier judiciaire comportant 27 mentions dont une vingtaine de condamnations, notamment pour des faits de vols et de recel.
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, il reconnaît avoir participé à l’attroupement armé qui a pris pour cible le bar-tabac « La Vecquerie » : « j’y étais mais je ne sais pas pourquoi. J’ai suivi le troupeau ».
Il nie néanmoins avoir commis des dégradations et être rentré dans le commerce pour y voler son contenu. Version contrecarrée par les déclarations du gendarme qui l’a immobilisé au sol avec trois paquets de cigarettes sur lui et la vidéo surveillance du bar-tabac qui identifie sa tenue vestimentaire. Il est condamné à douze mois de prison ferme et maintenu en détention.